île de Rügen : « Un Alcatraz des virus »
Beaucoup de choses restent encore à découvrir sur le coronavirus 2019-nCoV. Il pourrait bientôt être étudié par des scientifiques en Allemagne sur l’île au virus, l’un des endroits les plus dangereux en Europe où se concentrent les virus les plus mortels.
Aucune installation de ce style n’existe ailleurs en Europe. Il faut aller à Winnipeg au Canada ou à Geelong en Australie pour trouver des équipements similaires. Il s’agit aussi du plus ancien centre de recherche en virologie du monde, créé en 1910 par un pionnier dans ce domaine, l’Allemand Friedrich Loeffler. Autrefois concentré dans un bâtiment, l’institut occupe aujourd’hui la quasi-totalité de la petite île de près de 1,3 km de long, reliée à la terre ferme au début des années 1970 par une digue.
Sous le régime nazi (1933-1945), des recherches sur des armes biologiques ont été menées, avant que le centre ne se concentre sur la mise au point de vaccins du temps de l’Allemagne de l’Est communiste (1949-1990). À l’époque, environ 800 personnes y travaillaient.
Sur ce petit bout de terre au sud de la très touristique île de Rügen, des scientifiques étudient des agents pathogènes tels que la rage, la peste porcine africaine, le virus de Crimée-Congo ou Ebola, en testant leurs effets sur des grands animaux comme des porcs ou des vaches, avec l’espoir de développer un vaccin.
L’accès à l’île est réglementé, une autorisation préalable est indispensable et les contrôles de sécurité nombreux. Les laboratoires renfermant les virus dangereux et les étables sont placés au niveau de sécurité 4, le plus élevé. Les scientifiques qui y travaillent passent par des douches de désinfection à l’entrée et à la sortie, et doivent enfiler une combinaison spéciale de protection. « Nous faisons tout notre possible pour garantir que (les virus) ne sortent pas en dehors » de l’île, « c’est très important pour notre travail », précise le chercheur.
Helène samson
Cédric Leboussi
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