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Il doit y avoir une tolérance zéro pour les poursuites engagées à des fins politiques’, déclare une rapporteure générale

A l’occasion de la Journée internationale des prisonniers politiques, la rapporteure générale de l’APCE pour les prisonniers politiques, Thórhildur Sunna Ævarsdóttir (Islande, SOC), a fait la déclaration suivante :

« Emprisonner des personnes pour avoir exprimé leur opinion est une arme mortelle contre la démocratie. La criminalisation de la dissidence est l’une des mesures les plus efficaces pour vider une société démocratique de sa substance. Créer une atmosphère de peur, de répression et de persécution de toute opposition est la condition préalable habituelle d’un régime totalitaire.

L’ancien prisonnier politique et mon ami Vladimir Kara-Murza disait souvent que le pire cauchemar d’un prisonnier est l’idée d’être oublié. Si nous célébrons la libération de Vladimir Kara-Murza, d’Evan Gershkovich, d’Oleg Orlov et d’autres prisonniers politiques russes qui ont récemment fait l’objet d’un échange, nous ne pouvons oublier près de 1 400 autres personnes emprisonnées en Russie pour s’être opposées à l’agression contre l’Ukraine ou avoir défié le régime de Poutine, ainsi que des milliers de prisonniers civils ukrainiens. Le courage de celles et ceux qui continuent à s’élever contre la tyrannie, souvent au prix d’énormes risques personnels, mérite notre soutien indéfectible.

Un système totalitaire dirigé par un dictateur qui refuse de reconnaître le choix démocratique de sa nation emprisonne encore 1 300 Bélarussien.nes. Nombre d’entre eux, dont Siarhei Tsikhanouski et Maria Kalesnikava, sont détenu.es au secret dans le but d’infliger des souffrances encore plus grandes à leurs familles. Je réitère l’appel de l’Assemblée à nos États membres et observateurs à poursuivre les échanges de prisonniers afin d’obtenir la libération des prisonniers politiques de la Fédération de Russie et du Bélarus qui se sont opposés à la guerre d’agression contre l’Ukraine.

Malheureusement, la question des prisonniers politiques ne se limite pas à la Russie et au Belarus. Nous constatons un nombre croissant de prisonniers politiques signalés en Turquie et en Azerbaïdjan. En Turquie, Osman Kavala et Selahattin Demirtaş notamment, sont toujours emprisonnés, bien que la Cour européenne des droits de l’homme ait ordonné leur libération. Ceux qui font campagne pour leur libération font eux-mêmes l’objet de poursuites pénales, comme c’est le cas de Kemal Kılıçdaroğlu. En Azerbaïdjan, dans un contexte de réduction de l’espace de la société civile, des journalistes indépendants, des militants et des défenseurs des droits humains, dont Anar Mammadli – lauréat du Prix des Droits de l’Homme Václav Havel  2014 – font l’objet d’accusations motivées par des considérations politiques pour avoir mené à bien leur travail.

En tant qu’Européen.nes, nous devons veiller à ce que nos actions collectives reflètent les valeurs que nous défendons. Il est de notre devoir moral de veiller à ce qu’il n’y ait aucune tolérance à l’égard des poursuites engagées à des fins politiques. Des efforts coordonnés, tels que les sanctions ciblées imposées aux auteurs de violations des droits humains en vertu des « lois Magnitsky », constituent un outil puissant pour garantir que les abus ne restent pas impunis et devraient être appliquées plus souvent, en particulier lorsque d’autres mesures s’avèrent inefficaces. Rendre la liberté à celles et ceux qui en sont injustement privé.es doit rester notre priorité ».

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