
Henri-Claude Oyima nommé ministre d’État à l’Économie du Gabon
PORTRAIT – Banquier chevronné, figure de proue du patronat national et artisan de la structuration financière régionale, Henri-Claude Oyima vient d’être nommé ministre d’État, en charge de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations. Une nomination qui consacre le passage de l’influence à l’autorité.
Depuis plus de quatre décennies, son nom incarne la stabilité, la technicité et une certaine idée de l’excellence discrète. Né le 4 décembre 1956 à Franceville, Henri-Claude Oyima s’est forgé une trajectoire où l’exigence managériale le dispute à l’ambition continentale. Formé à l’Université de Washington, où il obtient un bachelor en administration des affaires suivi d’un master en banque, il entame sa carrière à la Citibank de New York, avant de regagner le Gabon, où il posera les jalons de son influence durable.
En 1983, il rejoint Paribas Gabon. Deux ans plus tard, à seulement 28 ans, il en prend les rênes, orchestrant avec sang-froid la reprise d’un établissement abandonné par sa maison-mère. Il en fera, en 1996, la Banque gabonaise et française internationale (BGFIBank), pierre angulaire d’un groupe bancaire aujourd’hui présent sur trois continents.
Le lancement, en 2007, de BGFI International à Paris, puis l’obtention en 2015 d’un agrément élargi pour sa successeure, BGFIBank Europe, consacrent l’ambition transnationale de son projet : structurer une banque africaine de stature internationale, capable d’intervenir comme correspondant bancaire auprès des grandes institutions et d’accompagner le financement du développement sur l’ensemble du continent. En 2023, l’édifice compte quelque 2 600 collaborateurs et demeure une référence dans le paysage bancaire d’Afrique centrale.
De l’influence économique à la charge publique
Le 6 mai 2025, Henri-Claude Oyima est appelé à rejoindre le gouvernement de transition en qualité de ministre d’État chargé de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations. Une nomination aussi symbolique que stratégique, qui vise à rétablir un climat de confiance auprès des bailleurs internationaux et des investisseurs privés. Il lui revient désormais de conduire la délicate mission de stabilisation macroéconomique du pays, dans un contexte marqué par les exigences croissantes de soutenabilité budgétaire et de transparence financière.
Réformateur du patronat, bâtisseur d’institutions
Président de la Confédération patronale gabonaise de 2003 à 2013, puis de nouveau en 2022, il transforme cette instance en Fédération des Entreprises du Gabon, qu’il dote d’une vision moderne et d’une autorité consolidée. Résolument réformateur, Oyima milite pour l’unification du patronat national, la régularisation des créances de l’État envers les entreprises, et la création de mécanismes internes de règlement des différends commerciaux.
Parallèlement, il exerce ou a exercé la présidence d’organismes stratégiques, tels que l’Association professionnelle des établissements de crédit du Gabon, le Club des dirigeants des banques d’Afrique, le groupe d’assurances Ogar, ou encore la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), dont il accompagne la montée en puissance après la fusion des places de Libreville et Douala.
Une stature technocratique à la lisière du politique
Longtemps resté en retrait de la vie partisane, Henri-Claude Oyima n’en est pas moins une figure écoutée dans les cercles du pouvoir. En 2018, à l’occasion de l’AVC du président Ali Bongo Ondimba, son nom circule parmi les hypothétiques figures de transition. Il ne revendique alors aucune ambition politique, mais l’épisode révèle la profondeur de son ancrage institutionnel.
Aujourd’hui, à 68 ans, celui que d’aucuns surnomment « le banquier d’État » accède à la fonction publique par la grande porte. À lui désormais d’incarner, dans l’austérité des chiffres et la rigueur des équilibres, la promesse d’un redressement crédible et d’un État solvable.
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