Guerre en Ukraine : Et si Sarkozy avait raison?
À l’occasion de la sortie de son prochain livre, « Le Temps des combats », Nicolas Sarkozy jette un pavé dans la mare. Dans une interview au Figaro publiée ce mercredi, l’ancien chef de l’État se livre à une analyse très personnelle du conflit en Ukraine, mettant en avant la nécessité de bonnes relations avec la Russie.
« Elle doit rester un pays neutre, je ne vois pas en quoi ce serait une insulte », poursuit-il, suggérant « un accord international prévoyant des assurances de sécurité extrêmement fortes pour la protéger contre tout risque de nouvelle agression ». Il rappelle avoir « eu des dizaines de conversations » avec le président russe Vladimir Poutine, lorsqu’il était à l’Élysée.
« On me dit qu’il n’est plus celui que j’ai connu, je n’en suis pas convaincu », relève-t-il, défendant « la diplomatie, la discussion, l’échange » pour « trouver une solution acceptable » à ce conflit. Et insiste sur un nécessaire « compromis » sans quoi « cette poudrière pourrait avoir des conséquences redoutables ».
Sur la Crimée, « tout retour en arrière est illusoire »
Au passage, il égratigne le président Emmanuel Macron qui « n’a pas, hélas, été jusqu’au bout » de ses tentatives de discussion avec le président russe, « à cause de la pression des pays européens de l’est ». « Sur ce sujet, les intérêts européens ne sont pas alignés sur les intérêts américains », tance-t-il.
Nicolas Sarkozy estime par ailleurs qu’en Crimée, annexée en 2014 par la Russie, « tout retour en arrière est illusoire ». Pour lui, « un référendum incontestable (…) sera nécessaire pour entériner l’état de fait actuel ».
Au-delà, il craint un « conflit gelé », où l’Ukraine cherche à « reconquérir ce qui (lui) a été injustement pris ».