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Faut-il des politiciens pour que nous soyons Libres ?

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Il est communément admis que les individus s’en remettent aux politiciens et bureaucrates pour assurer un cadre à leur vie. Les politiciens entretiennent l’idée que les individus qui participent à la vie économique et sociale du pays auraient nécessairement besoin d’eux pour assurer l’ordre. Cette prétention s’appuie sur cette fausse vérité voulant que le politicien serait moralement vertueux et que l’individu ne le serait pas. Pour asseoir cette illusion, ils élaborent une loi pour la moindre problématique, ce qui rend très vite la vie ingérable là où tout allait bien avant.
De plus, les politiciens renforcent leur position en imposant des limitations qu’ils voudraient faire admettre comme étant essentielles, se rendant ainsi indispensables. Ce système entretient une relation maître/esclave qui profite aux politiques et aux intérêts particuliers dont ils abusent en passant par notre infantilisation et la réduction de la sécurité de l’individu.
Issus du fond des âges, les principes de base de la vie paisible en société sont simples. Tant qu’il n’attente pas à autrui, chaque individu doit pouvoir décider de ce qu’il considère bon pour lui, et ce, sans intervention extérieure. Voilà le fondement de la Liberté. On parle de liberté « négative ».
La liberté s’arrête où ? Elle s’arrête là où d’autres individus peuvent exercer leur droit à la liberté. Henri Lepage exprime cela via une expression devenue célèbre : « La Liberté, c’est faire ce qu’on veut avec ce qu’on a ». On comprend que les bornes de ma liberté sont matérialisées par ma propriété.
Au quotidien, un conflit peut intervenir entre deux individus qui n’ont pas la même lecture de la loi ou des limites de leurs propriétés mutuelles. C’est le rôle de la justice et du juge que d’arbitrer et de rétablir l’équilibre entre victime éventuelle et coupable, lequel devra dédommager sa victime.
L’homme politique dans tout ça a fort peu d’intérêt. On montre même que toute initiative politique ne peut qu’aller à l’encontre de cet équilibre. Car ne créant aucune richesse, le politicien ne peut que « vivre aux dépens de celui qui l’écoute », abusant de notre propriété et donc de notre liberté.
Pourtant, les lois seraient nécessaires pour équilibrer les interactions de la vie courante.
Le besoin du droit est une évidence. Mais là n’est pas le sujet. La question est celle du rôle du politique envers la loi. Pourquoi est-il d’usage de scinder le pouvoir en exécutif, judiciaire et législatif et pourquoi le législatif devrait être confié aux politiques ? Un bout de pouvoir reste un pouvoir.
Or nous vivons très bien au quotidien à produire du droit sans cesse et cela sans recours aux politiciens. C’est ce qu’il se passe chaque fois que nous élaborons, négocions et signons des contrats avec d’autres personnes ou entreprises. Aucun besoin d’un politicien. Ils font les lois, mais pas la Loi.
On rétorquera que le politicien est nécessaire pour nous représenter devant les institutions.
Mais de quelles institutions parle-t-on justement ? On a vu que le législatif n’a pas besoin du politicien. Le judiciaire est l’affaire de juges, mais qui pourraient être vous et moi. L’exécutif ? Pour exécuter quoi je vous prie ? Les décisions des juges ? C’est rarement ce pourquoi les politiques se déchirent. Les projets communs ? D’ordinaire, lorsqu’on a un projet, on s’associe, on le finance et si tout va bien on le mène jusqu’au bout ensemble ou par soi-même, sans aller chercher un politique pour ce faire. Quels seraient donc ces projets que nous ne pourrions confier aux entrepreneurs ?
Non vraiment, il n’y a pas de place naturelle dans notre vie pour des hommes politiques.
Citations
« Suffrage universel veut dire : suffrage universel des capables. Restent ces questions de fait : quels sont les capables ? l’âge, le sexe, les condamnations judiciaires sont-ils les seuls signes auxquels on puisse reconnaître l’incapacité ? » — Claude-Frédéric Bastiat (1802 – 1850), in La Loi (1848), http://article-iv.blogspot.fr/2011/11/320.html
Stephane Geyres
« Ce ne sont pas les pouvoirs que des assemblées démocratiques sont en mesure d’utiliser qui constituent le vrai danger couru de nos jours par la liberté individuelle ; ce sont les pouvoirs remis aux fonctionnaires chargés de faire aboutir des plans particuliers. » — Friedrich A. Hayek, 1960
« Tout homme digne a honte du gouvernement sous lequel il vit. » —  Henry Louis Mencken (1880 – 1956), http://article-iv.blogspot.fr/2011/11/301.html

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