En colère, les agriculteurs réclament une « juste rémunération »
À vouloir toujours négocier les prix à la baisse, c’est la mort de l’agriculture française en perspective ! Chaque début d’année, les différents acteurs de l’alimentaire, syndicats, industries agroalimentaires et représentants de la grande distribution se retrouvent pour négocier les variations de prix. Or, cette année les Grandes et Moyennes Surfaces (GMS) réclament des baisses insupportables.
Pour la commission agriculture du Mouvement de la ruralité, c’est inacceptable au regard du travail que fournissent les agriculteurs au quotidien tant pour assurer la quantité que la qualité des produits. Le lait, la viande, les céréales et diverses productions nationales sont en crise financière, avec des salaires indécents, voire l’absence de revenus pour d’autres. Concomitamment à cette fâcheuse situation financière, l’État et l’UE demandent toujours plus de garanties et exigent des contraintes de plus en plus coûteuses. Problèmes auxquels on peut rajouter les échanges agroalimentaires mondiaux qui ne font qu’accentuer la baisse des prix !
Les GMS, autant que les industries agroalimentaires, ne respectent pas les décisions prises lors des États Généraux de l’Alimentation dont l’État devrait-être garant de leur application. Les produits agricoles doivent être payés à un prix rémunérateur et non pas de vendre à perte. Or dans de nombreuses productions, les prix de vente sont très en dessous des coûts de production à l’exemple du lait payé en 2020 à 347 euros/1000 L, alors que le prix de revient est estimé à 422 euros/1000 L. Pourtant le consommateur, de son côté, le paye toujours plus cher !
LMR demande en urgence que l’alimentaire soit reconnu comme un secteur hautement stratégique puisqu’il est vital pour nourrir l’ensemble de nos concitoyens. La situation vécue par le monde agricole depuis un an avec le coronavirus nous le rappelle chaque jour.
L’État et l’UE doivent prendre leurs responsabilités en ce sens pour assurer la souveraineté alimentaire et sortir l’agriculture des marchés mondiaux à prix bas, comme le CETA et le MERCOSUR qui ruinent nos producteurs. L’alimentaire n’est pas une marchandise qui s’échange comme un bien industriel. Toujours est-il que les industriels, qu’ils soient privés ou en coopératives, et les GMS continuent de confisquer les marges qui doivent légitimement revenir aux agriculteurs.
Le Mouvement de la ruralité demande au gouvernement, au ministre de l’Agriculture d’instaurer une véritable politique agricole et alimentaire avec des prix rémunérateurs pour les producteurs. Pour cela, il faut reconquérir le marché intérieur, imposer l’étiquetage total pour les produits frais et transformés pour consommer français de préférence, réguler les productions au niveau de l’UE et sortir des marchés mondiaux introduisant un dumping social et environnemental en refusant les accords qui induisent une distorsion comme celui du MERCOSUR.
eddi Puyjalon
https://www.youtube.com/watch?v=8aiis52xfKg&t=28s
Cédric Leboussi
4.5