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A la surprise générale et malgré le consensus des analystes, les embauches ont déjà repris en Amérique. Le chiffre de l’emploi pour le mois de mai est positif : 2,5 millions d’emplois ont été créés. En conséquence, le taux de chômage américain a baissé : alors qu’en avril, il avait atteint un niveau record depuis la guerre, à savoir 14,7%, il est retombé le mois dernier à 13,3%.

C’est un taux de chômage qui reste très élevé parce que la destruction d’emplois a été immense pendant les trois mois de pandémie et les mesures de confinement. Au moins vingt millions d’Américains ont été licenciés. Si l’on compare la situation actuelle à celle d’avant le coronavirus, où le taux de chômage était à 3,4%, la situation reste alarmante. Mais l’inversion prématurée de la tendance en mai, par rapport à tous les scénarios qui prévalaient, a néanmoins surpris tout le monde et surtout les marchés. Du coup, tout était positif hier. Le CAC 40 a fini à plus de 3,7% et ces chiffres se sont retrouvés sur tous les indices européens comme américains.

Comment expliquer cette baisse ? A la mi-mai, environ la moitié des États américains supprimaient déjà certaines restrictions en matière de confinement. Le marché du travail américain est en plus très flexible, certaines entreprises qui avaient licencié leurs employés ont déjà commencé à les réembaucher. Le chiffre de mai peut être interprété à double tranchant : soit un répit éphémère avant toute nouvelle rechute ou le signal prémonitoire d’une sortie de crise.

Hélène Samson