Déclaration de la présidente von der Leyen lors la conférence de presse donnée avec le premier ministre De Croo à l’occasion de la visite du Collège à la Présidence belge
Merci cher Alexander,
C’est un grand plaisir pour moi d’être ici pour le lancement de la présidence belge du Conseil. Et tout d’abord de pouvoir profiter un peu des trésors artistiques, culturels et historiques exceptionnels de Bruxelles. Car même si nous y vivons et travaillons tous les jours, hélas les occasions de profiter de ce patrimoine sont trop rares. La présidence belge est donc la bienvenue pour nous rappeler le rôle exceptionnel de la Belgique dans l’histoire européenne. Et ce rôle continue avec cette présidence qui arrive à un moment si important. Votre présidence sera celle de la ligne d’arrivée pour de nombreux chantiers lancés pendant le mandat de ma Commission. Et je compte sur les talents de sprinters de la Belgique, connus mondialement grâce à vos champions cyclistes, pour gagner le sprint final. En effet, nous avons des dossiers importants à clôturer. Tous doivent contribuer aux objectifs de votre présidence : protéger, renforcer, préparer – des priorités que je partage pleinement.
Permettez-moi de commencer par celle de nos priorités qui revêt la plus grande importance stratégique: le soutien à l’Ukraine. Nous avons tous été témoins de la brutalité des récentes frappes aériennes russes ayant pris pour cibles des civils en Ukraine. À la suite de la décision historique d’entamer des négociations d’adhésion avec l’Ukraine, nous devons agir rapidement pour stabiliser notre aide financière au pays. La Commission proposera au Conseil européen des solutions opérationnelles visant à garantir un accord sur la facilité pour l’Ukraine. C’est à la Belgique que reviendra la mission cruciale de faire passer au plus vite l’accord politique sur la facilité devant le Conseil et le Parlement.
Si la facilité pour l’Ukraine constitue un élément central de la révision du budget pluriannuel, elle n’est qu’un élément parmi d’autres. Il nous faut achever cette révision au cours la présidence belge afin d’être prêts à mettre en œuvre nombre des priorités stratégiques que nous avons définies et sur lesquelles nous avons progressé. Prenons la migration, par exemple. Grâce au récent accord politique sur le pacte, nous disposons désormais des fondements d’une politique novatrice et efficace. Il s’agira maintenant d’amener ces dossiers jusqu’à la ligne d’arrivée.
La compétitivité est un autre exemple. Je me réjouis d’un futur accord entre le Parlement et le Conseil sur notre proposition de règlement pour une industrie «zéro net». Cet accord permettra de doter notre industrie d’un cadre réglementaire bien plus favorable aux transitions verte et numérique.
Naturellement, la compétitivité est un vaste sujet aux nombreuses facettes. Il nous faudra également moderniser les règles budgétaires afin de stimuler les investissements durables dans toute l’Europe. L’accord auquel est parvenu le Conseil il y a quelques semaines a marqué une nouvelle étape particulièrement bienvenue. Je fais aujourd’hui confiance à la présidence belge pour parvenir à un accord avec le Parlement avant la fin de cette législature.
Nous avons également besoin d’un solide dialogue social. Tout d’abord, parce que la compétitivité à long terme repose principalement sur la plus grande force de l’Europe, à savoir les citoyens et leurs compétences. Deuxièmement, parce que la compétitivité favorise la prospérité, je parle ici d’une prospérité pour tous. C’est pourquoi je me réjouis à la perspective de débattre de l’avenir du travail au sommet de Val Duchesse. Comme vous, j’espère que nous signerons à La Hulpe une déclaration interinstitutionnelle sur l’Europe sociale, visant principalement à donner un nouvel élan à la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux. J’attends aussi avec impatience nos discussions au sujet des deux rapports que vous avez mentionnés: celui de M. Enrico Letta sur le marché unique et celui de M. Mario Draghi sur la compétitivité au sens large. Je suis convaincue que ces rapports inspireront de nouvelles initiatives pour renforcer notre compétitivité à long terme.
Cher Alexander,
Une des priorités de votre présidence est de préparer l’avenir. À l’entame de la dernière année de son mandat, mon collège continuera de travailler dur précisément dans ce but. Permettez-moi de mentionner deux points à cet égard. Nous allons d’une part déposer une communication sur les objectifs en matière de climat pour 2040. Après la COP28 et le succès de notre initiative européenne en faveur d’objectifs globaux en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique à l’échelle mondiale, il est important pour l’Union européenne de continuer à fixer les normes et les tendances. À la suite des décisions prises au dernier Conseil européen, comme vous l’avez dit, nous devons d’autre part nous préparer en vue d’une Union élargie. Et nous devons mieux fonctionner avant de nous agrandir. Durant la présidence belge, nous mettrons dès lors notre feuille de route pour le réexamen des politiques sur la table, et je me réjouis déjà d’en discuter avec vous.
L’Union européenne vers laquelle portent notre engagement et le vôtre, c’est une Union qui produit des résultats et une Union qui donne à ses citoyens les moyens de réaliser leurs aspirations. Allons, au travail!
