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Comment traiter le fait religieux en entreprise ?

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Le Baromètre annuel sur le fait religieux en entreprise, publié mercredi 5 juillet par l’Institut Montaigne, est formel : « Le fait religieux est peu genré et la majorité des situations (53 %) implique des femmes et des hommes. » L’expression de la religiosité au travail est largement partagée entre les hommes et les femmes, qu’il s’agisse de porter des signes ostentatoires, d’organiser un temps de prière, voire de faire du prosélytisme. Même si, lorsqu’un seul genre est concerné, ce sont plus souvent des hommes (30 %) que des femmes (17 %).

Le fait religieux en entreprise n’est pas majoritairement problématique. « 70 % des comportements des salariés pratiquants sont perçus comme peu perturbateurs, ne gênant pas la bonne réalisation du travail », note le baromètre. « Le fait religieux majoritaire reste… le fait invisible », note l’auteur, c’est-à-dire que la plupart des salariés croyants ou pratiquants ne montrent pas leur religion au travail.

Quelle que soit la religion, les demandes d’absence et d’aménagement du temps de travail (au moment du ramadan ou pendant les jours religieux non chômés des catholiques, comme le Vendredi Saint) qui représentent les faits religieux les plus fréquents avec 29 % des cas, devant le port visible de signes religieux (24 %). Ces situations qui requièrent « une action managériale classique », sont « de mieux en mieux appréhendées par les entreprises », selon Lionel Honoré, directeur adjoint à l’Institut d’administration des entreprises de Brest et directeur de l’OFRE.

Bien que toujours minoritaires, les situations problématiques ont progressé. « 19,5 % des situations qui nécessitent une intervention managériale (54 %) sont qualifiées de problématiques », selon l’étude. « Par ailleurs, parmi les 66,7 % de faits religieux repérés en entreprise, on compte 12 % de comportements rigoristes (contre 8 % en 2019).

La religion, source de discrimination en entreprise

L’appartenance à une religion est aussi source de discrimination : 21 % des répondants en font état « occasionnellement » ou « régulièrement », un chiffre « stable » par rapport à 2019. Cela concerne « toutes les religions », en proportions équivalentes pour les catholiques et les musulmans et dans une moindre mesure pour les évangéliques. La discrimination modifie majoritairement les interactions professionnelles (mises à l’écart, moqueries…

Cette question du fait religieux se pose surtout dans les grandes entreprises de main-d’œuvre (services, transports urbain et aérien, logistique, télécoms, nettoyage …). Certes, le BTP ou l’automobile ont su « s’adapter », depuis les années 80, aux demandes de leur importante main-d’œuvre immigrée de confession musulmane, en intégrant par exemple le ramadan ou la prière dans la journée de travail (comme à l’usine PSA de Poissy).

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