Colonisation : « Aujourd’hui, je suis d’accord avec Macron »
Je ne suis absolument pas favorable à Emmanuel Macron dans cette campagne présidentielle fort mouvementée et lamentable. D’ailleurs, je ne suis même pas inscrit sur les listes électorales, car je considère que voter consiste à tenter de jouer au loto avec des privilèges en guise d’espoir de gain.
Non, je souhaite réellement que ce guignol n’entrera pas à l’Elysées. Mais pour autant, quand je vois les réactions de toute une frange de ses opposants à ses propos sur la colonisation par la France, je suis partagé entre le dégoût du gauchisme et celui de l’indécence de certains « conservateurs ».
N’étant pas historien, j’éviterai un cours sur la colonisation et ses nombreux méfaits, ainsi que sur les conséquences encore visibles sur la géopolitique du monde actuel. Mais pour avoir vécu 15 ans en Afrique noire, je peux néanmoins témoigner combien de nombreux pays comme la Côte d’Ivoire – exemple pris du fait des déchirements entre nord et sud ces dernières années – ont hérité de frontières arbitraires qui ne respectent pas la réalité ethnique et culturelle. Ce qui ressort peu à peu, un peu comme en Europe les Balkans ont éclatés après la disparition de l’artificielle Yougoslavie.
Non, je pense qu’il y a un argument qui pourtant fait littéralement les pleins feux de l’actualité qu’il convient de renvoyer au visage de tous ceux qui croient que la colonisation peut être une fierté.
Il s’agit de l’immigration musulmane. Car pour une large part, elle est la fille de la colonisation.
L’histoire dans son principe est assez simple. La France conquiert Algérie, met le pied au Maroc, en Tunisie, occupe l’essentiel de ce qui deviendra AOF et AEF en Afrique noire. Ses habitants deviennent logiquement Français. Et leurs enfants de même. Certains viennent en « métropole », s’y installent.
Tout cela est très bien. Tout cela aurait pu continuer ainsi, paisiblement. Jusqu’au jour où le racisme et l’islamisation commence à faire les unes des journaux. Où on se surprend à parler de racisme quand il s’agit de Français légitimes et ceci depuis plusieurs générations. Retour de l’histoire.
Car si la question islamique actuelle n’était pas enchevêtrée avec la question migratoire historique, bien des choses seraient plus simples : il suffirait de reporter les malfaiteurs aux frontières. Mais quand certains de ceux qui revendiquent la sharia ont la nationalité du pays qu’ils critiquent, que faire ? Et qui faut-il blâmer ? Le pouvoir politique, bien sûr. Mais il me semble que la colonisation, expression bien malheureuse de ce même fichu pouvoir, est en grande partie responsable.
S. Geyres