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Auguste Rodin : pour marquer le centième anniversaire de la mort du grand sculpteurle Grand Palais a organisé une grande rétrospective

C’est l’année Auguste Rodin : pour marquer le centième anniversaire de la mort  du grand sculpteur, le Grand Palais a organisé une grande rétrospective  et Jacques Doillon a réalisé un film : « Rodin », sur les écrans depuis le 24 mai .
Jacques Doillon a évité la convention du film biographique et a saisi l’artiste dans sa maturité, à 40 ans en 1880 au moment où il reçoit sa première commande de l’Etat : ce sera La Porte de L’Enfer composée de figurines dont certaines feront sa gloire comme le Baiser et le Penseur. Il partage sa vie avec Rose, sa compagne, lorsqu’il rencontre la jeune Camille Claudel, son élève la plus douée qui devient vite son assistante, puis sa maîtresse
Cette histoire passionnée, mêlant vie personnelle et travail dans la complicité, inspire les deux artistes dont les œuvres dialoguent et se répondent l’une l’autre.  Camille Claudel finit  par prendre ses distances et se réfugie en Angleterre chez Jessie Lipscomb. A son retour, tout à sa joie de la retrouver, Rodin signe en sa faveur un étonnant « contrat » par lequel il lui promet monts et merveilles et lui jure fidélité.
 
Mais Camille s’enfonce dans la paranoïa et Rodin plonge dans les bras de ses nombreux modèles et revient  auprès de sa compagne Rose Beuret (Séverine Caneele).
Après leur rupture, Rodin poursuit son travail avec acharnement. Jacques Doillon s’est appliqué à montrer le travail de l’artiste. « C’est un film sur le processus de création J’ai vu trop de biopics où on avait tout sauf le travail. La plupart du temps, [ces artistes] ont des relations sentimentales, ils boivent des coups, (…) et c’est compliqué pour un peintre de prendre le pinceau et peindre comme lui. Là, avec un sculpteur, on pouvait apprendre. Le processus de création es très présent dans le film. »
 On voit en effet Rodin évoluer autour de ses œuvres avec des gestes enveloppants, sensuels, poussant la glaise de sa base large au sommet par une dynamique ascensionnelle transformant sa statue en flamme torsadée
Le Monument à Balzac, bond en avant vers la modernité, qui l’occupera près de six ans, et ne suscitera que rejet et incompréhension.
Son Balzac est moins un portrait qu’une puissante évocation du génie visionnaire dont le regard domine le monde, du créateur inspiré drapé dans la robe de moine qu’il revêtait pour écrire.
Le nu en athlète se retrouve habillé d’une robe au col et revers importants. Légèrement basculé en arrière, il retrouve son aplomb, et semble faire face au monde. L’ample manteau enveloppe la figure et absorbe tous les détails au profit d’une forme concentrée culminant vers « cette tête de lion à lourde crinière qui se rejette en arrière (…) et ce fin visage envahi de chair et de graisse, (qui) projette le noir magnétisme de ses yeux sur l’immensité des choses ».
Ce monument trop novateur, espèce de grand monolithe,  fit scandale lorsqu’il fut exposé en 1898 et la commande fut annulée. Rodin ne vit jamais son monument coulé en bronze
 Réactions : « C’est Balzac ? Allons-donc, c’est un bonhomme de neige. Il va tomber, il a trop bu. C’est Balzac dans un sac. On dirait du veau. Un dolmen déséquilibré. Monstruosité obèse. Foetus colossal. Monstrueux avortement. Michel-Ange du goitre. Colossal guignol. Voyez à quelle aberration mentale l’époque est arrivée. On ne montre pas une ébauche. »
Le film  de Jacques Doillon donne à voir cette démarche créatrice, ces tensions artistiques sur un mode  lent. qui a un peu déçu;  certains sont restés de « marbre »….!
 
Notre conseil: à voir en complément de l’exposition !

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