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Cancer : « La maladie ne m’a pas handicapé, elle m’a poussé »

L’écrivain et journaliste Patrick Poivre d’Arvor a souffert, adolescent, de leucémie. Une maladie qu’il a tue, jusqu’ici. Une maladie qui a fait de lui un « bouffeur de vie ».

 

Vous avez rencontré le cancer au début de l’adolescence ?

J’ai souffert, lorsque j’avais 13 ans, d’une forme de leucémie. A l’époque, on connaissait peu cette maladie et on envoyait les jeunes dans un sanatorium. Sur le moment, cela ne m’a pas atteint moralement. Je pensais plutôt au fait que j’allais manquer la classe ! Et puis, au fil du temps, je me suis rendu compte qu’autour de moi les gens disparaissaient. J’ai raconté cette histoire particulière dans le premier livre que j’ai écrit, lorsque j’avais 17 ans,  Les Enfants de l’Aube* . Il a paru des années après sa rédaction (en 1982) et finalement peu de lecteurs ont compris que le héros du roman souffrait d’un mal que je connaissais bien.

 

N’est-ce pas à cause de votre difficulté à nommer la maladie ?

Tous ces détails des traitements, le journal des douleurs, je ne trouve pas cela intéressant.  Je n’ai jamais voulu répondre aux questions sur le cancer. Jamais. Ce qui est important c’est ce que cela a provoqué chez l’adolescent que j’étais : j’ai été confronté, très tôt, à l’amour et à la mort. La lecture, à l’époque, de la Montagne Magique de Thomas Mann, de l’œuvre d’Hermann Hesse a été déterminant dans ma construction d’adulte. Il n’y avait en moi aucune peur de la mort mais la découverte du romantisme à travers les grands auteurs. Raconter aux gens ce que j’ai pu ressentir physiquement ne présente pas d’intérêt : en revanche, j’ai envie de dire qu’on peut ré-enchanter sa vie – même durant l’épreuve.

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