Vudailleurs.com

Bruxelles doit-elle avoir plus de pouvoir en matière de santé ?

Dans les faits, l’Europe de la santé s’est mise en place de manière assez instinctive, il faut le dire. Les protocoles de recherche de vaccins et de traitements sont en cours et les systèmes de santé collaborent pour aider les pays dont les hôpitaux sont surchargés. La France étant, avec l’Italie et l’Espagne, l’un des pays aidés par l’Allemagne et le Luxembourg.

Par ailleurs, si la Chine est très présente dans les envois de masques, les transferts entre pays européens a été plus important que les exportations de Chine et c’est Thierry Breton, Commissaire européen au numérique et à l’industrie, qui le dit.

Il faut d’ailleurs mettre au crédit de la Commission européenne que sa présidente, Ursula von der Leyen, a été le leader européen qui s’est exprimé le plus rapidement à la crise actuelle, en comprenant son ampleur et ses enjeux. Elle s’est montrée volontariste en matière de coordination de politique de santé européenne, quand la seule proposition de son prédécesseur Jean-Claude Juncker concernant la santé, une harmonisation des critères d’évaluation des nouvelles technologies de santé, n’a jamais abouti.

Lire aussi|Pénurie alimentaire aux usa

 

Mais dans la réalité, la politique de santé européenne n’existe toujours pas. En matière de santé, le pouvoir est entre les mains des États membres, qui n’ont jamais voulu céder leur souveraineté à Bruxelles. L’UE ne peut pas organiser ou fournir des services de santé et de soins médicaux dans les pays de l’Union, ni définir de politiques sanitaires. Elle peut uniquement proposer des grandes lignes, par exemple concernant l’harmonisation des enregistrements des cas de coronavirus. Dans la pratique, les fonctionnaires européens s’occupant de la Santé ont bien publié des guides où les lignes directrices existent, mais aucun pays de l’UE ne s’y est encore conformé. D’abord parce qu’elles ne sont pas contraignantes. Ensuite, parce que les Etats ont paré au plus pressé et que ce n’était pas dans leurs habitudes d’utiliser l’Europe en la matière. Approche micro plutôt que macro. Personne, d’ailleurs, ne connaît le nom de la Commissaire à la Santé (et à la Sécurité alimentaire), la Chypriote Stella Kyriakides. Dans le jargon européen, cela veut dire que c’est un petit portefeuille.

En matière de santé, l’Europe n’a aucun pouvoir, que des possibilités. 

Les Etats peuvent choisir de se conformer ou non aux lignes directrices émises. Mais si les choses tournent mal, ils peuvent toujours rejeter la faute sur l’Union européenne. C’est commode.

Sahara Cohen

Comments

Postez un commentaire

You don't have permission to register
error: Content is protected !!