Attentats de Bruxelles : cessons de nous voiler la face ! Par Xavier spanghero
Après Paris le 13 novembre dernier, c’est au tour de la capitale belge d’être frappée par l’horreur terroriste. Les deux frères kamikazes El Bakraoui ayant provoqué deux explosions tuant plus de 30 personnes et en blessant près de 300 ce mardi 22 mars 2016.
Notre Ministre de l’Intérieur Bernard Cazenave a immédiatement réagi et, pour apaiser l’opinion, a annoncé des renforts de sécurité en nombre dans les transports en commun et les gares.
Une nouvelle fois, il semble totalement déconnecté de la réalité face à l’ampleur grandissante de la menace islamiste.
En effet, transports en communs, gares mais aussi rencontres sportives, concerts, manifestations traditionnelles, si une présence policière ou militaire est nécessaire, il est irréalisable de mobiliser en continu des effectifs de sécurité suffisants pour empêcher tout attentat de se perpétrer.
Au contraire, cette sollicitation forte des effectifs obligés de repousser toujours plus loin leurs séquences de repos créée dans les troupes une lassitude désabusée.
C’est donc en amont qu’il faut travailler.
Il faut tout d’abord empêcher la radicalisation. D’abord sur internet mais rien n’avance sur ce sujet. La loi sécurité qui permet de contrôler tout et n’importe qui n’est pas spécifique aux djihadistes. Notre Ministre de l’Intérieur préfère se lancerr dans des hypothèses hasardeuses comme le « darknet » ce mardi lors des questions au gouvernement plutôt que de lancer un vaste programme concret de lutte contre l’endoctrinement par internet.
Pendant ce temps là, le gouvernement préfère gaspiller 3 millions d’euros dans une campagne démagogique #TousUnisContreLaHaine avec le succès qu’on peut anticiper.
Ensuite, en prison, lieu de radicalisation par excellence, aucun plan d’envergure n’est mis en oeuvre.
N’ayons pas peur des mots, si nous voulons confiner la radicalisation en prison il faudra identifier les individus radicaux et les isoler du reste de la population carcérale. Avec quels moyens quand on sait connait déjà l’état de surpopulation de nos établissements pénitentiaires ?
Concernant les individus radicalisés, bien entendu, tout l’effort doit être porté pour arrêter les islamistes revenant de Syrie, d’Afghanistan ou arrivant directement parmi les migrants. Sur ce point là, les problèmes sont d’ordre européen et diplomatiques et on ne peut que constater l’incapacité de la France à imposer à un Schengen II et un retour aux frontières; incapacité également à influer sur le dossier Syrien.
Comment gérer les individus fichés S ? Laurent Wauquiez demande leur internement, ils sont aujourd’hui trop nombreux pour être correctement suivis par les services de renseignement français, et les structures actuelles sont insuffisantes pour pouvoir tous les interner.
Qu’elle que soit la solution, là aussi, elle ne peut s’envisager sans moyens nouveaux …
Bien entendu, la lutte contre le terrorisme est bien plus vaste, allant de la fermeture des mosquées salafistes et du renvoi de leurs imams binationaux demandés par Nicolas Sarkozy et refusés par nos actuels gouvernants qui ont semble-t-il changé depuis leur fusil d’épaule à la lutte contre les différents trafic qui financent l’Islamisme en Europe.
Une réalité s’impose cependant : contre le terrorisme le gouvernement ne peut se ranger dans une posture défensive en mettant des policiers dans les gares et sous les abribus pour rassurer la population. Il faut une politique offensive qui casse les filières d’endoctrinement, isole les individus endoctrinés et agisse à la mesure du fléau qui nous attaque.
Ce qui nous amène à nous poser d’autres questions :
- Peut-on isoler décemment les apprentis djihadistes en France au regard de notre Droit sans avoir préalablement déclaré la guerre à l’Etat Islamique ?
- Doit-on maintenir le droit du sol coûte que coûte y compris pour les femmes enceintes et les mineurs qui rentrent de Syrie ou d’Afghanistan ?
- Combien d’attentats faudra-t-il encore sur le continent européen avant de revoir profondément Schengen ?
Continuer dans l’angélisme en affichant un maximum de forces de l’ordre sur le terrain qui rassureront l’opinion mais n’empêcheront pas l’inéluctable de se produire ne résout rien.
Il faut avoir le courage aujourd’hui de se poser les vraies les questions et de prendre des décisions courageuses. Si nous ne le faisons pas, le péril terroriste se développera encore jusqu’à des actes de folie meurtrière d’ampleur inégalée.
La véritable lutte contre le terrorisme se joue loin des effets d’annonce et des caméras, encore faut-il s’en donner les moyens et la volonté.
Anonyme
4.5