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Abus sexuels : l’Eglise va vendre les biens pour indemniser les victimes

L’assemblée plénière de la Conférence des évêques de France (CEF) et la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref), réunies cette semaine à Lourdes, ont reconnu «la responsabilité institutionnelle» de l’Église en France dans les violences subies par les victimes de clercs et laïcs en mission d’Église. Cette décision votée très largement, précédant un geste pénitentiel samedi 6 novembre, était attendue tant par les victimes que par la société et va dans le bon sens. Mais cela ne suffira pas.

L’indemnisation individuelle des victimes des abus sexuels prend forme dans l’Eglise catholique. « Les évêques de France ont décidé d’abonder ce fonds en se désistant de biens immobiliers et mobiliers de la conférence des évêques et des diocèses », a déclaré Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, lundi 8 novembre 2021 à Lourdes (Hautes-Pyrénées).

Un mois après la publication du rapport choc de la commission Sauvé, les évêques catholiques se sont réunis dans le cadre d’une assemblée plénière, afin de réfléchir à« des gestes » et un « échéancier » de mesures pour lutter contre les abus sexuels   dans l’Eglise.

 Des biens vendus pour le fonds d’indemnisation.

 L’Eglise n’utilisera pas les « deniers de l’Eglise » ou les « dons des fidèles », a déclaré Eric de Moulins-Beaufort. « Tous les évêques ont accepté d’essayer d’identifier dans leurs diocèses les biens dont ils pouvaient se défaire », a-t-il ajouté. Par ailleurs, « nous avons décidé de souscrire un emprunt, s’il le fallait, pour pouvoir honorer nos obligations. »

Un envoyé du Vatican et des groupes de travail

Les évêques de France ont également demandé au Pape d’envoyer auprès d’eux « quelqu’un en qui il a confiance pour examiner avec nous la manière dont nous avons traité et traitons les personnes victimes et leurs agresseurs. » Dans les résolutions votées, ils évoquent une « équipe de visiteurs » qui pourraient évaluer l’action du collège épiscopal français et donner suite si nécessaire.

Par ailleurs, la conférence épiscopale va mettre en place des groupes de travail composés de clercs, religieux et laïcs. Chacun travaillera sur une des neuf thématiques définies par les évêques, comme le « partage de bonnes pratiques devant des cas signalés », la « confession et l’accompagnement spirituel » et «l’accompagnement des prêtres mis en cause ». Un coordinateur sera nommé pour chapeauter ces groupes.

Une série supplémentaire de décisions a été prise : audit externe des cellules d’écoute, vérification systématique des antécédents judiciaires de tout agent appelé à travailler auprès des mineurs, instauration d’un modèle national de celebret (sorte de carte professionnelle des prêtres) mis à jour régulièrement, avec indication de la faculté de confesser, mise en place d’un tribunal pénal canonique national, etc.

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