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PLAIDOYER POUR LA CONNAISSANCE ECONOMIQUE

 

 

En ces temps obscurs où l’esprit scientifique recule dans les mêmes proportions que l’esprit sectaire gagne du terrain, les notions de commerce, d’échanges, de marché, d’individualisme et d’égoïsmes sont rapidement associées dans un couplet antiéconomique qui ne convainc que les ignorants.

 

Réfléchissons, par exemple, sur la signification réelle de la notion d’autarcie. Un pays qui choisit l’autarcie est un pays qui n’attend rien des autres car il n’apporte rien aux autres. Il en est de même pour l’individu qui opte pour un tel choix. N’est-ce pas là la vraie définition de l’égoïsme ?

 

L’autarcie, qu’elle s’applique à l’individu ou à un pays, est non seulement moralement critiquable mais elle est économiquement inefficace. C’est pourquoi les pays se sont dotés des moyens institutionnels avec le G.A.T.T – devenu récemment l’O.M.C à l’initiative de la France – d’éviter que les pays s’enferment dans des situations autarciques, qui sont souvent le prélude à des conflits plus graves qui nuisent à l’ensemble de la communauté internationale.

Le marché, en tant qu’espace des échanges, constitue le support de ces interdépendances entre les individus ou les pays. Les individus ou les pays qui acceptent d’entrer dans un marché sacrifient sans doute plus leur égoïsme qu’ils ne l’expriment. Au contraire, tous ceux qui veulent éviter de tels sacrifices en appellent à l’Etat ou à Bruxelles pour défendre leurs intérêts corporatistes qu’ils s’efforcent ensuite de faire passer pour l’intérêt général. Triste mascarade qui finit, à force de martèlement médiatique, par devenir un mensonge officiel et l’opinion dominante qui va porter au pouvoir des gouvernements impuissants, après avoir été déçu par les gouvernements précédents.

 

Dans ce contexte, la sécurité sociale, la politique agricole commune ou la construction européenne sont moins de nobles projets politiques que des marchandages en coulisse de boutiquiers qui n’osent affronter les rigueurs de la concurrence réelle. C’est pourquoi il n’y a pas vraiment lieu de se féliciter de l’échec chronique des négociations commerciales organisées par l’O.M.C.

 

Il faut dire que l’échec est prévisible tellement les missions de l’O.M.C. se sont aujourd’hui écartées du but originel fixé par le G.A.T.T. Mais ces échecs annoncés n’empêchent nullement le commerce international de prospérer. Heureusement qu’il n’est point besoin d’attendre que les dirigeants politiques parviennent à s’entendre pour que l’économie mondiale puisse continuer de tourner.

 

Et pourtant, elle tourne ! Et elle risque bien de tourner sans nous si nous n’acceptons pas et ne comprenons pas ses règles si basiques.

 

A tous ceux qui se complaisent dans une critique sans nuance du libéralisme, il faut rappeler que les plus farouches ennemis du libéralisme furent les fascistes, et leur seul mérite fut sans doute d’avoir mesuré toutes les implications de la philosophie libérale : « Le principe essentiel de la doctrine fasciste est la conception de l’Etat, de son essence, de son rôle, de ses fins. Pour le fascisme, l’Etat est l’absolu devant lequel les individus et les groupes ne sont que le relatif… Tout dans l’Etat, rien contre l’Etat, rien en dehors de l’Etat… Le libéralisme niait l’Etat dans l’intérêt de l’individu, le fascisme réaffirme l’Etat comme la véritable réalité de l’individu »[1].

 

Et nos idéologues veulent situer le libéralisme à la droite de la droite… comme a oser l’affirmer Marine Le Pen.

 

Que ce soit l’Etat absolu pour les uns, le Parti unique pour les autres, ils me font toujours éprouver une grande angoisse ceux qui considèrent l’existence des individus comme une donnée relative.

Mussolini, Le Fascisme, in Encyclopédie Politique, Librairie Universelle, 1973, p. 334 b1

D’après  Jean – Louis Caccomo

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