Le grand réalignement : vers un nouvel équilibre mondial Par Georges Remboulis
Une recomposition géopolitique en marche
De nombreux pays, continents et blocs, comme l’Union européenne, envisagent un possible réalignement futur vers la Chine ou les États-Unis. C’est notamment le cas de l’Europe, mais aussi de pays comme le Canada, l’Allemagne et la France. Cette dynamique pourrait également être influencée par les marchés émergents, qui cherchent à se rapprocher des BRICS et de la Nouvelle Banque de Développement (NDB), ainsi que par les investissements, les prêts et l’influence du FMI et de la Banque mondiale sur ces régions, tant en Asie qu’en Afrique.
Certains de ces marchés sont stratégiques pour l’avenir, notamment en raison de leurs ressources en métaux et minéraux.
Il s’agit d’un tournant décisif, aux implications bien plus vastes que le simple libre-échange ou les droits de douane, et qui devrait être moins influencé par les personnalités politiques sur la scène internationale. C’est assurément une décision à long terme, qui aura des répercussions à tous les niveaux : économique, géopolitique, social, et même sur la définition d’un nouvel ordre mondial.
Un tournant aux multiples conséquences
L’expression « nouvel ordre mondial » est souvent galvaudée, voire devenue un cliché. Une approche plus pertinente consisterait à formuler des évaluations beaucoup plus précises, susceptibles d’être exploitées par les gouvernements et les investisseurs institutionnels. Ces analyses devraient inclure des observations détaillées par pays européen, ainsi que leur position et leurs investissements dans des secteurs clés tels que l’intelligence artificielle, l’automobile et la défense.
Cette approche permettra d’identifier la faisabilité, les conflits d’intérêts, ainsi que les coûts et les risques liés aux investissements et à la création d’alliances. Par exemple, si l’Allemagne prenait la tête d’investissements militaires massifs avec, et pour le compte de, l’Union européenne, cela modifierait ses perspectives vis-à-vis de la Chine et entraînerait un alignement majeur avec les États-Unis. Le secteur automobile serait le plus impacté par cette évolution, notamment en raison des relations commerciales entre l’Allemagne et la Chine, et des droits de douane appliqués par les pays du G7 dans ce domaine.
Un tournant aux multiples conséquences
Ce processus a débuté avant l’administration Trump, bien que les négociations tarifaires et le réalignement du soutien militaire se soient intensifiés ces dernières années. À un moment donné, la réalité nous rattrape, et nous devons faire face à ce qui semble être une forme de démondialisation, amorcée par la fragmentation de l’ancien ordre mondial. La réalité est un outil précieux pour informer et préparer les gouvernements, la société et, bien sûr, le système monétaire.
