Châteaux et manoirs, un marché en expansion
Le marché immobilier des châteaux et manoirs en France connaît un regain spectaculaire. Les transactions immobilières sont passées de 200 par an en 2019 à près de 400 en 2024, selon les estimations notariales. Autrefois réservé à une élite passionnée d’histoire et patrimoine, l’attrait pour les demeures historiques s’est largement démocratisé. Depuis la crise sanitaire, de nombreux citadins expriment le désir de s’évader le week-end, sans s’éloigner excessivement de Paris, et recherchent des séjours courts à la campagne dans des propriétés de prestige. Certains acquéreurs envisagent la location saisonnière pour couvrir les frais d’entretien, tandis que d’autres misent sur des activités événementielles, hôtelières, culturelles ou agricoles afin de rentabiliser leur investissement.
Le prix de la vie de château
La valeur d’un château ou manor varie considérablement selon l’époque de construction, l’architecture, l’état du bâti, la localisation, l’environnement et les travaux à prévoir. Un petit château en état d’usage avancé, situé dans une région reculée, peut se négocier autour de 300 000 euros. Un château d’agrément du XIXᵉ siècle en bon état se situe entre 600 000 euros et un million. Les manoirs Napoléon III oscillent entre 1 et 2 millions d’euros, tandis que les châteaux d’exception inscrits ou classés Monuments historiques dépassent largement ces montants.
Au-delà du prestige, des critères très pratiques influencent la valeur : l’accessibilité en transports, la proximité des grandes villes ou encore l’attractivité de régions comme la Vallée de la Loire, le Centre-Val de Loire, la Normandie, la Nouvelle-Aquitaine ou la Bretagne.
Le profil des acheteurs
Les motivations évoluent, mais certains fondamentaux demeurent. Les acheteurs français privilégient une utilisation en résidence secondaire, le week-end ou durant les vacances scolaires, avec une forte notion de proximité. L’attachement à l’histoire de France reste également déterminant, certains recherchant par exemple des châteaux du XVIIᵉ siècle.
Du côté des acheteurs étrangers, la tendance est marquée : près de la moitié des acquisitions récentes proviennent des États-Unis, séduits par l’idée de posséder une part du patrimoine français. Les autres acheteurs viennent principalement d’Europe, notamment de Belgique. Les motivations sont multiples : passion de l’architecture, quête d’authenticité, rapprochement avec la nature ou encore nostalgie d’une enfance idéalisée.