« Les femmes sans-abri sont victimes de violences sexuelles, raconte une SDF. Derrière ce témoignage brut, il y a une réalité glaçante que la société refuse de regarder en face. Les femmes à la rue ne sont pas seulement exposées au froid, à la faim ou à l’isolement. Elles sont aussi la cible d’agressions sexuelles quotidiennes, dans l’indifférence générale.
Dans les centres d’hébergement, dans les squats, dans les rues, les récits convergent : harcèlement, violences sexistes et sexuelles, menaces. La rue n’est pas seulement un espace de survie, c’est un terrain de prédation. Beaucoup de femmes se taisent, par peur, par honte, ou parce qu’elles savent que leurs plaintes risquent de se perdre dans les méandres de l’indifférence institutionnelle.
Les associations tirent la sonnette d’alarme depuis des années. Les rares études disponibles révèlent une proportion effrayante de femmes sans domicile fixe ayant subi des violences sexuelles. Pourtant, ce sujet reste marginal dans le débat public. On parle de logement, de pauvreté, de réinsertion. Mais on oublie que la rue est aussi un lieu où le corps des femmes devient une cible.
Ce silence est une faute collective. Invisibiliser ces violences, c’est invisibiliser ces femmes. Reconnaître leur dignité, c’est admettre que la lutte contre l’exclusion sociale ne peut se limiter à l’accès au logement : elle doit inclure la protection des femmes SDF contre les violences sexistes et sexuelles.
La parole de cette femme sans-abri est un cri. Elle nous rappelle que derrière chaque tente, chaque visage marqué par la fatigue, il y a une histoire faite de blessures invisibles. Et que détourner le regard, c’est participer à cette violence.
Il est temps de briser l’omerta. Les femmes à la rue subissent une double peine : l’exclusion et les violences faites aux femmes. Les ignorer, c’est accepter l’inacceptable.
