1) On a eu pour la première fois ou presque un rassemblement communautaire sur la place publique qui n’est pas dans le victimaire et dans le ressentiment. On a fait la fête, il y a eu plein de non-juifs c’est un succès. À l’aune de tout ce qu’on prône depuis des années. On est juif et totalement (ou presque) dans la Cité.
Le problème est le « presque » c’est-à-dire les cordons de policiers autour et les manifs de haine partout. Ok. Alors on refait ça en dix vingt fois et on pourra se sentir juif sans s’enfermer dans les espaces judeojuifs confinés.
2) Qu’on le veuille ou non,Tel-Aviv a été associée à une ville qu’on aimerait visiter et c’est de la pub et de la légitimité pour Israël chez les gens de bonne volonté. Comme l’immense majorité des gens qui visite Tel-Aviv augmentent leur sympathie pour Israël, cet épiphénomène estival peut avoir un effet secondaire positif.
3) Après ces deux parades journalistiques, voici ce qui me semble être mon analyse au niveau macro. On a affaire à un épiphénomène. Les forces sont disproportionnées. Si vous voulez rester en France et je vous comprends car c’est un pays d’une beauté sans pareil, garder un profil bas. Arrêtez de provoquer l’antisémitisme latent. Vous n’êtes pas prêts à la confrontation avec les antisémites, leurs alliés antisionistes et les idiots utiles droits-de-l’hommistes indignés à géométrie variable. Chaque évocation d’Israël se termine par une perte de points pour votre camp.
Encore un truc, si on veut banaliser le sujet israélien, normaliser le fait juif en France et éviter d’en faire un sujet polémique, évitez de venir avec vos immenses drapeaux israéliens pour transformer une fête ouverte à tous en un rassemblement politique partisan qui prend en otages les gens qui sont venus pour célébrer Tel- Aviv et sa diversité.
Dov Maimon