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Séquestration de la photojournaliste Isabelle Serro, dans l’archipel des San Blas, Panama

Dans la matinée du vendredi 29 mars 2024, une équipe de reportage composée de la photojournaliste Isabelle Serro et de son assistant a été violemment séquestrée sur une des îles de l’archipel des San Blas, au Panama, en territoire Kuna. Cet incident tragique suscite des préoccupations quant à la sécurité des journalistes dans cette zone.

Le reportage, initié le 21 mars sur l’île de Gardi Sugdub, pour une durée de 6 semaines, avait pour objectif de réaliser un sujet documenté sur la relocalisation des communautés autochtones, premiers habitants des Amériques, victimes des conséquences du réchauffement climatique. Ce projet, soutenu par le festival Les femmes s’exposent, le ministère de la Culture et la DRAC Normandie, vise à documenter les enjeux de cette migration contrainte, causée par l’accélération de la montée des eaux.

« Préparée et rompue aux terrains difficiles, j’ai abordé ce reportage avec éthique et respect, nous intégrant à la communauté Kuna dans la durée pour comprendre les enjeux de leur déplacement vers la terre ferme », précise la photojounaliste Isabelle Serro. 
« Malgré une préparation minutieuse, une expérience journalistique de plus de 15 années en zone de crise et une approche respectueuse des communautés locales, j’ai été confrontée avec mon assistant à un guet-apens sur une des îles de l’archipel des San Blas. Nous avons été menacés de manière extrêmement violente puis séquestrés par un groupe d’une vingtaine de personnes. »

Privés de liberté, d’eau et de nourriture, Isabelle Serro et son assistant ont été soumis à une demande de rançon. Leur embarcation ainsi que leur matériel leur ont été brutalement confisqués les laissant à la merci de leurs ravisseurs. Leurs téléphones leur ont permis de donner l’alerte. C’est grâce à l’intervention rapide de l’association Les femmes s’exposent, du ministère de la Culture, du Quai d’Orsay, de l’ambassade de France au Panama puis des autorités panaméennes, que l’équipe a finalement pu être exfiltrée de la zone, vers 21h, par les forces de sécurité du SENAFRONT. À l’aube, ces mêmes forces militaires les ont escortés en dehors du territoire de la communauté Kuna, puis jusqu’à l’aéroport de la capitale du Panama, pour un retour sans délai vers la France. Ils tiennent à remercier chaleureusement toutes celles et ceux qui ont contribué à leur libération.

« Nous tenons à remercier Béatrice Tupin, Directrice du festival, qui a fait preuve d’une réactivité sans pareil, pour nous sortir de cet enfer. Nous remercions le cabinet de la ministre de la Culture et la direction de la création artistique, le Quai d’Orsay et l’ambassade de France au Panama pour leur mobilisation ainsi que Le SAR Servicio Nacional Aéronaval du Panama qui nous a soutenu tout le long du processus et les forces de sécurité du SENAFRONT qui ont été d’une efficacité remarquable lors de notre exfiltration », tient à préciser Isabelle Serro.
« Cette séquestration, dans un territoire autonome et indépendant des autorités panaméennes, met en lumière les dangers auxquels peuvent être confrontés les journalistes, actuellement, dans cette région. Aussi, j’appelle mes confrères à une prise de conscience des risques encourus dans cette zone et à la plus grande vigilance pour celles et ceux qui envisagent de s’y rendre prochainement. ».

Le reportage réalisé sur place, malgré les obstacles rencontrés, sera présenté lors du festival Les femmes s’exposent, à Houlgate du 7 juin au 1er septembre 2024, à Houlgate. Il mettra en lumière les défis rencontrés par les communautés autochtones face au changement climatique et dévoilera les réalités complexes de ce bouleversement historique.

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