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Rompre l’isolement des personnes âgées : La mort sociale des personnes âgées

Quelques chiffres alarmants : 300 000 personnes de plus de 65 ans, (c’est l’équivalent de la population d’une ville comme Nantes) ne rencontrent quasiment jamais ou très rarement d’autres personnes, tout réseau confondu (familial, amical, voisinage, réseau associatif).

Plus d’une personne de plus de 65 ans sur trois ne sort pas de chez elle tous les jours ce sont généralement des femmes, de plus de 75 ans, aux revenus modestes.

L’isolement, c’est aussi des réseaux de sociabilité affaiblis : 22 % des personnes de plus de 65 ans sont isolées du cercle familial, 28 % du cercle amical, 21 % du cercle de voisinage, 55 % des réseaux associatifs. 900 000 personnes de plus de 65 ans sont en situation d’isolement à la fois des cercles familiaux et amicaux.

De manière paradoxale, l’expression d’un sentiment de solitude n’est pas plus fréquente à la campagne qu’en ville. Au contraire, les aînés ruraux sont plus heureux de l’endroit où ils habitent que les citadins (63 % des habitants des zones rurales s’estiment très heureux de vivre à l’endroit où ils habitent vs 54 % pour l’agglomération parisienne et 58 % pour les grandes agglomérations).

Les ressorts de l’isolement diffèrent entre la ville et la campagne. Le sentiment d’isolement se caractérise en zone urbaine par un affaissement des relations de solidarité interpersonnelle. Plus la taille de l’agglomération est importante, plus le manque de solidarité est perçu de façon intense .

En zone rurale, des solidarités plus fortes mais c’est le manque de services du quotidien et de transports qui renforce l’isolement. Les territoires ruraux sont ceux où la solidarité et les relations de voisinage sont les plus importantes : 70 % des personnes habitant en zones rurales considèrent que les gens sont solidaires entre eux. 44 % des habitants en zones rurales n’ont pas de relations régulières de voisinage (vs 50 % dans les grandes agglomérations).

Malgré les typologies de territoires où les habitats sont dispersés, où les modalités de transports peuvent compliquer les échanges, la solidarité est bien ancrée dans la ruralité. Les personnes âgées sont d’autant plus pénalisées que leur utilisation moindre de la voiture avec l’avancée en âge, ne leur permet plus de se rendre dans les zones où se trouvent encore les commerces et les services indispensables à leur maintien à domicile.

Au-delà de ces chiffres inquiétants, on constate que les deux « piliers forts » restent la famille et les amis pour les personnes les plus âgées. Par ailleurs, le cercle familial proche est celui où la solidarité se resserre, particulièrement après 80 ans . A défaut de famille, le voisin reste souvent pour des personnes âgées de moins en moins mobiles et autonomes, le contact de confiance qui peut dépanner, rassurer, être là en cas de problème et dont la présence peut aider à contribuer au maintien à domicile.

Mais quand la mort sociale est évidente, des associations comme les Petits Frères des Pauvres , association créée par Armand Marquiset depuis 1946, mènent des actions de lutte contre l’isolement de nos aînés grâce à l’engagement de milliers de bénévoles qui agissent dans la durée auprès de personnes âgées fragilisées et démunies. Appartenant à la haute société parisienne, Marquiset entreprit une carrière de musicien , au début des années 1930, porté par une très forte inspiration chrétienne, il renonça à sa carrière musicale et se consacra au service des autres. Aujourd’hui sans appartenance politique ni confessionnelle les bénévoles œuvrent aux côtés des personnes âgées souffrant d’isolement, prioritairement les plus démunies en recréant du lien entre les générations

S de La Houssière

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