
Les Jarawa : un peuple menacé par le tourisme et la modernisation
Isolée depuis des millénaires au cœur de l’Océan Indien, la tribu autochtone des Jarawa affronte une pression croissante liée à l’essor du tourisme et à la modernisation des îles Andaman.
Sur la route sinueuse reliant Port Blair à Diglipur, Andaman Trunk Road traverse une zone sensible : le territoire des Jarawa. Ce peuple chasseur-cueilleur vit en autarcie dans les forêts denses de Grande Andaman, préservant un mode de vie ancestral malgré les intrusions extérieures.
Le tourisme ethnique est en plein essor, attiré par le mystère de cette tribu isolée. Des agences proposent des excursions controversées, transformant des êtres humains en objets de curiosité.
Les violations sont fréquentes : des véhicules s’arrêtent, des touristes tendent de la nourriture et prennent des photos, malgré l’interdiction légale. Le gouvernement indien affirme renforcer les contrôles, mais l’exploitation des peuples autochtones persiste.
Outre les impacts culturels, les risques sanitaires sont majeurs. Une épidémie de rougeole en 1999 a décimé une partie de la population, mettant en lumière la fragilité immunitaire des peuples indigènes.
Face à ces dangers, certains plaident pour une fermeture partielle de l’Andaman Trunk Road, mais les intérêts économiques freinent les décisions. Le respect du droit des autochtones reste un enjeu central.
Les Jarawa, pris entre modernisation et préservation de leur culture, continuent leur lutte silencieuse. Leur avenir, suspendu entre isolement et intrusion touristique, soulève un débat éthique sur la protection des derniers peuples indigènes du monde.