
Le pétrole marque une pause : entre incertitudes commerciales et espoirs de rebond
Le pétrole recule légèrement ce mardi, dans un climat d’incertitude où se mêlent tensions commerciales, arbitrages stratégiques de l’OPEP+, et interrogations sur la solidité de la demande mondiale en énergie. Après avoir touché un plus haut de deux semaines, les cours du pétrole reprennent leur souffle, lestés par les inquiétudes sur l’économie mondiale et la perspective de nouvelles taxes américaines.
Le Brent cède du terrain
Sur l’ICE de Londres, le baril de Brent, référence européenne du marché pétrolier, s’affiche autour de 70,08 dollars, en baisse par rapport au sommet récent. Le WTI, son équivalent américain, se négocie proche de 68,25 dollars, en retrait similaire. La dynamique positive des derniers jours s’est effritée dans la matinée, sous l’effet d’un contexte géopolitique toujours fragile et d’un regain de prudence des investisseurs spécialisés dans le trading pétrole.
« Les prix se sont hissés ces dernières semaines grâce à la réduction volontaire de l’offre et à l’anticipation d’une demande estivale solide, mais les opérateurs attendent désormais des signaux plus clairs sur la politique commerciale américaine », observe un analyste chez Goldman Sachs.
L’OPEP+ joue une partition risquée
Le cartel pétrolier et ses alliés, réunis sous la bannière OPEP+, ont récemment confirmé leur intention d’augmenter graduellement la production de pétrole brut. Le mois d’août verra ainsi une hausse de 548 000 barils par jour, destinée à préserver les parts de marché face aux États-Unis et à la Russie. Mais cette stratégie d’ouverture pourrait, à moyen terme, exercer une pression baissière sur les prix du baril si la consommation mondiale ne progresse pas au même rythme.
L’ombre des droits de douane
Autre facteur de nervosité : la Maison-Blanche envisage de nouvelles taxes ciblant des importations stratégiques, du cuivre aux semi-conducteurs, afin de rééquilibrer la balance commerciale. Ces mesures, attendues dans les prochains jours, pourraient freiner la croissance et réduire la consommation d’énergie. Le cours du pétrole se trouve ainsi à la croisée des chemins, ballotté entre craintes de ralentissement économique et espoirs de reprise soutenue par la saison estivale.
Le gaz naturel en repli
En parallèle, le gaz naturel évolue lui aussi dans une phase de consolidation. Le contrat Henry Hub se traite autour de 3,26 dollars par million de BTU, sous l’effet de stocks abondants et d’une météo estivale relativement clémente. Les analystes estiment que les prix du gaz naturel pourraient rester orientés à la baisse, sauf coup de froid inhabituel ou incident géopolitique majeur.
Perspectives prudentes pour le marché pétrolier
À court terme, les experts anticipent une poursuite des échanges dans une fourchette resserrée : le Brent devrait osciller entre 68 et 72 dollars, tandis que le WTI pourrait se stabiliser autour de 66 à 70 dollars. « Les investisseurs surveillent trois leviers principaux : les décisions de l’OPEP+, les données hebdomadaires sur les stocks américains, et l’évolution des tensions commerciales », résume un stratégiste chez placedelabourse.
Si la demande estivale se confirme et que les tensions commerciales se dissipent, les cours du pétrole pourraient renouer avec une dynamique haussière. À l’inverse, un retour de la volatilité ou un ralentissement plus marqué de l’économie mondiale risquent de ramener le baril sous les 65 dollars.