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Osez le féminisme: L’égalité professionnelle ne peut se satisfaire de demi-mesures.

Suite à la pétition #SOSEgalitepro lancée ce matin par Yvette Roudy, qui a rassemblé en une journée 26 000 signatures, Marisol Touraine, François Rebsamen et Pascale Boistard ont, dans un communiqué commun, souhaité répondre aux inquiétudes.

Nous saluons la réintégration dans la projet de loi de la liste des indicateurs que les entreprises doivent récolter en matière d’égalité professionnelle. Cette liste, supprimée dans le projet actuel, permet d’aborder l’égalité professionnelle sous toutes ses coutures : salaires, temps partiel, congés parentaux, mixité des métiers, plafond de verre, etc.

Si, après 8 heures de mobilisation, le gouvernement a reconnu que sa loi était imparfaite et a montré un signe d’ouverture, le compte n’y est pas.

En effet, les ministres ne répondent pas aux principales inquiétudes des associations, syndicats, chercheuses et chercheurs ou responsables politiques ayant signé la pétition.

– Rapport de Situation Comparée : si les indicateurs seront intégrés dans la base de données unique, le gouvernement ne prévoit pas la création d’un diagnostic et d’une analyse des inégalités professionnelle. Ce rapport est indispensable pour rendre visible les inégalités, les comprendre et agir. Ce rapport servait jusqu’à présent de base à la négociation. Le lien entre diagnostic et actions est rompu par la loi Rebsamen. Une base de données ne suffit pas.
– Négociation sur l’égalité professionnelle : le gouvernement ne rétablit pas une négociation dédiée. Tout comme un Ministère dédié est indispensable pour faire avancer l’égalité (on voit d’ailleurs aujourd’hui les conséquences de sa suppression), un temps de négociation spécifique est fondamental dans les entreprises. La négociation « Qualité de Vie au Travail » noie le sujet.
– Sanctions : le communiqué de presse ne propose rien pour faire évoluer le projet de loi, qui, dans sa rédaction actuelle, rend les sanctions impossibles à appliquer. Les ministres essayent de rassurer, certes. Mais la méthode Coué n’est sans doute pas la plus efficace.
– Commission Egalité Professionnelle : elles sont toujours supprimées pour les entreprises de 200 à 300 salarié-e-s. Des milliers de salarié-e-s sont concernés. Le communiqué de presse n’en dit pas un mot.

L’égalité professionnelle ne peut se satisfaire de demi-mesures. Le gouvernement doit proposer d’autres amendements à son texte. Dans le cas contraire, la campagne #SOSEgalitepro, en lien avec les associations féministes et les organisations syndicales, proposera de son côté des amendements et interpellera les parlementaires pour qu’ils les soutiennent.

Un message a été adressé aux 26 000 signataires de la campagne pour leur demander de continuer à relayer la pétition. Objectif : 50 000 signatures !

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