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Montargis, théâtre d’une recomposition politique nationale Par Philippe Moreau

Le 9 juin 2025, la région de Montargis dans le Loiret a été le théâtre d’une mobilisation politique d’envergure internationale prélude de recompositions profondes de la scène politique française. Trois rassemblements le même jour avec près de 10000 personnes, la palme aux Patriotes européens avec 6-7000 sympathisants, l’union de la gauche avec 2-3000 fidèles à la manifestation du NON et les centristes où le décompte fut plus facile avec 30 personnes qui semblaient jouer dans une autre division ! Cette date devrait marquer une étape dans l’expression d’un paysage politique en pleine mutation, où les anciens clivages gauche-droite semblent de plus en plus obsolètes, remplacés par de nouvelles lignes d’unions stratégiques.

Le Parti socialiste, récemment revitalisé par la reconduction d’Olivier Faure à son poste de secrétaire général, tente de redonner un souffle à la gauche. Il poursuit inlassablement son projet d’union des forces progressistes, n’hésitant pas à tendre la main à La France Insoumise, dans l’espoir de construire un front commun capable de peser lors des prochaines élections. Cette stratégie, bien que critiquée par certains pour son rapprochement avec une gauche radicale, traduit une volonté claire : rassembler pour tenter de continuer à exister !

Au centre, les partisans d’Emmanuel Macron cherchent à prolonger l’héritage du quinquennat à travers une ligne politique de compromis, souvent décrite comme celle du « en même temps ». Mais cette approche, jadis perçue comme innovante, semble aujourd’hui fragilisée par une perte de lisibilité et une difficulté croissante à maintenir une majorité cohérente. Les alliances nécessaires pour gouverner apparaissent de plus en plus comme un jeu d’équilibriste, mettant en lumière les tensions internes et les doutes sur la pérennité d’un projet centriste.

Les Républicains, quant à eux, se trouvent dans une position de plus en plus délicate. Le parti est profondément divisé. D’un côté, l’initiative d’Éric Ciotti avec l’Union des Droites Républicaines, qui revendique déjà plus de 20 000 adhérents, montre une volonté d’assumer une ligne droitière décomplexée, prête à dialoguer et à rassembler. De l’autre, la victoire de Bruno Retailleau à la présidence du parti entretient une ambiguïté : prône-t-il une fermeté assumée ou une continuité avec une participation gouvernementale jugée trop tiède par certains militants ? Cette dualité alimente un malaise persistant et un sentiment de trahison chez ceux qui restent attachés à l’héritage gaulliste.

Dans ce contexte, la recomposition politique française semble désormais structurée autour de trois blocs : la Gauche, le Centre, et la Droite. Mais cette lecture ne saurait ignorer la percée continue du Rassemblement National, qui capte aujourd’hui plus d’un tiers d’un électorat fidèle et de plus en plus influent. Cette réalité impose une réflexion stratégique à la droite républicaine : continuer de s’isoler au nom d’un cordon sanitaire devenu intenable, ou accepter l’idée d’un dialogue avec Marine Le Pen dans une perspective de gouvernement d’alternance.

Le rassemblement de la droite, s’il devait advenir, pourrait ainsi constituer le socle d’un futur gouvernement, porteur d’une nouvelle orientation politique pour la France. Le 9 juin pourrait en être le prélude.

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