Luc Ravel évêque Français pas comme les autres
ll est plutôt rare que je cite un évêque français. Car, souvent, les évêques français sont islamophiles et israélophobes. Au-delà de ces deux questions, celle de l’islam et celle d’Israël, je note qu’un évêque français, Mgr Luc Ravel, évêque aux Armées, a récemment pris courageusement position, d’une part, sur les récentes profanations à Toulon ; et d’autre part, sur la marche du dimanche 13 janvier 2013, à Paris, pour le mariage et contre le « mariage » gay avec adoption d’enfants (cf. lien en bas de page). Faut-il, en France, qu’un évêque soit en même temps un militaire, pour oser dire certaines vérités ? (Oui, je sais, d’autres évêques français ont pris position pour la marche du 13 janvier ; c’est bien, mais, peut-être, n’est-ce pas suffisant). J’espère ne pas causer trop d’ennuis à Mgr Ravel en publiant ses positions sur notre blog
Mgr Luc Ravel est né le 21 mai 1957 à Paris. Il est le troisième des sept enfants du Général Roger Ravel. Son père et son grand-père paternel ont tous deux servi dans l’Infanterie de Marine. Son grand-père maternel était officier de Marine. Son frère Paul, est religieux dans la communauté des serviteurs de Jésus et Marie, à Ourscamp. Entré à l’Ecole Polytechnique, promotion X77, Mgr Luc Ravel a fait son service militaire au 1er RCP, à l’époque à Pau, aujourd’hui à Pamiers. Il a récemment pris position sur les récentes profanations à Toulon et sur la marche du dimanche 13 janvier 2013, à Paris, pour le mariage et contre le « mariage » gay avec adoption d’enfants.
Profanations à Toulon
Mgr Luc Ravel, évêque aux Armées, suite aux profanations à Toulon (extraits adaptés ; cf. lien en bas de page) : Dans la journée du 8 décembre 2012, des actes sacrilèges ont été commis dans la chapelle militaire Saint Vincent de Paul de la base navale de Toulon sans que, aujourd’hui, le ou les auteurs soient identifiés. Les trois objets matériels atteints revêtent un caractère essentiel pour le culte catholique : le baptistère, fracassé, symbole de la renaissance produite par le baptême ; l’ambon, attaqué, et le livre des Saintes Ecritures, jeté par terre puis piétiné, symbole de la Parole de Dieu qui nourrit le chrétien ; le tabernacle, forcé, symbole de la tente où était gardée l’Arche d’alliance. Mais, pour nous catholiques, ces violations du sacré religieux passent derrière la profanation accomplie en jetant les hosties consacrées par terre. Il ne s’agit plus alors pour nous de symboles chargés de sens mais de la réalité ultime par excellente, celle-là même que nous adorons au cours de nos messes et de nos adorations eucharistiques, le Christ en personne sous les apparences du pain.
Mgr Ravel : Par son caractère gravissime, ce geste doit être reconnu comme une profanation telle que l’entend l’Eglise catholique dans sa Tradition et son Droit (CIC 1211) : sans qu’on puisse connaître aujourd’hui les intentions de son ou de ses auteurs, il faut reconnaître le caractère précis de l’acte qui ne visait ni au vol ni à la dégradation mais à atteindre directement les réalités les plus sacrées de notre culte et indirectement la communauté catholique tout entière. Le code de droit canonique précise (CIC 1367) que « celui qui jette les espèces consacrées, ou bien les emporte, ou bien les recèle à une fin sacrilège, sera frappé d’une excommunication « latae sententiae » réservée au Siège Apostolique », ce qui signifie qu’il est excommunié automatiquement et que seul le Pape peut lever cette excommunication.
Mgr Ravel : Par-là, l’Eglise catholique exprime sa foi en l’Eucharistie et l’extrême importance qu’elle attache à son culte. Par l’absurde et par la provocation propres à toute profanation, il est clairement établi que les catholiques croient en l’Eucharistie et que le monde ne l’ignore pas. Notre attitude de miséricorde n’élimine pas non plus notre désir de justice qui monte de façon légitime dans toute personne ou communauté bafouée dans son être profond. Suite à la plainte de l’aumônerie, la gendarmerie maritime (avec sa police scientifique) poursuit son enquête en vue d’établir les faits et de trouver leur(s) auteur(s). L’aumônerie souhaite que, sans trace de haine ou de violence, la justice aille jusqu’au bout de son travail. Au-delà de nos armées, c’est la société française qui se trouve ébranlée dans l’équilibre toujours délicat des forces sociétales et religieuses présentes dans notre pays. La justice seule éduque au respect, conclut Mgr Ravel.
Marche du 13 janvier
Mgr Luc Ravel, évêque aux Armées, à propos de la marche du dimanche 13 janvier 2013, à Paris, pour le mariage et contre le « mariage » gay avec adoption d’enfants (extraits adaptés ; cf. lien en bas de page) : Face aux actuelles propositions de lois sociétales sur le mariage et la filiation, certains d’entre vous s’interrogent sur l’attitude de l’Eglise et du diocèse aux armées. Que devons-nous faire ? Nous, institution officielle, et nous, citoyens et fidèles catholiques, membres du diocèse aux armées. Ainsi certains s’étonnent-ils qu’il n’y ait pas eu de prise de parole nette et concertée de la part des évêques pour inviter à descendre dans la rue dimanche 13 janvier à Paris. D’autres regrettent qu’un appel vigoureux n’ait pas été lancé en faveur d’un référendum sur ce thème.
Mgr Ravel : La voix de l’Eglise nous aide à nous déterminer personnellement. C’est dire, d’une part, qu’il faut écouter la parole de l’Eglise, qui est mère d’humanité, pour éclairer sa conscience. Mais c’est dire, d’autre part, qu’il est de notre vocation propre de faire le choix personnel (ou familial) des moyens à mettre en œuvre pour orienter les options politiques de nos représentants. L’appartenance à la communauté militaire ne modifie rien à ce niveau puisqu’au militaire il n’est pas dénié un devoir de conscience. Bien au contraire, la formation militaire renforce ce niveau du choix éthique, niveau absolument indispensable pour porter les armes au nom de la France.
Mgr Ravel : Une étrange interprétation du devoir de réserve circule dans nos rangs : elle voudrait que le militaire s’abstienne de penser, surtout en matière politique. Rappelons que le devoir de réserve des agents de l’Etat porte sur l’expression des orientations de la politique militaire ou étrangère. Rappelons que ce devoir n’abolit pas mais renforce le devoir de conscience. Aujourd’hui, en France, le militaire possède le droit de vote qui constitue l’expression majeure de la responsabilité citoyenne. Il est donc tout à fait curieux que certains contestent au militaire un droit d’expression comme celui de manifester pacifiquement dans le respect du droit français. Il est clair toutefois, que le militaire n’agira pas alors au titre de son métier, militaire ou fonctionnaire de la Défense, mais à titre de citoyen. Le cas vaut identiquement s’il est membre d’un autre ministère, comme celui de la Justice ou des Affaires Sociales, directement concernés par les réformes proposées.
M.G