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La crise de la civilisation française se manifeste avec un triste éclat dans trois domaines: crise du paysage, crise de la langue, et crise de l’école

    Il y a d’abord une crise du visage de la France: des paysages. Car le paysage c’est d’abord ceci: le visage. Le paysage est au pays ce que le visage est à l’être humain; il est son apparition, il est toujours unique. A travers le paysage, la France du passé essaie encore de nous regarder. Mais elle ne peut plus, elle n’y arrive plus. Le paysage n’est pas simple décor; il fait partie de la personnalité de la France et cela grâce aux morts qui sont partout. Nous marchons sur eux bien sûr, ils sont sous la terre, ils sont la semence du paysage. Et ces morts ne cessent de rappeler leur dette. Cette dette est gratitude, elle est reconnaissance d’un héritage

Ainsi détruire le paysage n’est ce pas blesser le culte des morts?

   Chacun peut le remarquer, les Français ne parlent plus français. François Hollande s’exprime dans un français rachitique, au vocabulaire sommaire et à la grammaire simpliste. Nicolas Sarkozy ne faisait guère mieux. En janvier 2012 il annonça sa volonté de se représenter par un désastreux « Chui candidate »…Or il y a un lien entre la langue et la pensée. Quand on écrit mal, on pense mal. Cette pauvreté fera de nous un peuple infantilisé:  des chasseurs de Pokémons à trottinette

  Les paysages et la langue tout comme l’école sont des institutions de transmission et d’intégration, or la finalité de l’école a changé, elle n’est plus l’accès au savoir et à la haute culture mais l’égalité pour garantir le « vivre-ensemble ». L’ensemble du système scolaire est désormais conçu comme la matrice d’une néo-société. D’où la transformation de certaines matières sensibles: Sciences naturelles, biologie, histoire-géographie voire langues et lettres en pure et simple propagande. Ici paraît la grande révolution accomplie par Najat Vallaud-Belkacem qui contrairement à ce qu’imaginent ses détracteurs n’aura pas été un ministre de l’Education de seconde zone. Sous sa férule l’école a achevé sa mutation qui comme la couleuvre laisse derrière elle sa mue, son ancienne peau. C’est cette peau abandonnée, encore visible qu’on pourrait appeler le fantôme de l’école

Au final, quel est l’enjeu pour le système dominant et l’utopie qui l’anime de la destruction de l’école, qui suppose la destruction de l’orthographe et de la grammaire? Exactement la même chose que les paysages. L’enjeu de ces dévastations implique le renoncement de la dette vis-à-vis des générations passées. Un paysage qui se couvre de Villages des Marques est une insulte au passé; une langue qui supprime l’emploi du passé simple est un indicateur anthropologique qui témoigne d’une modification du rapport des hommes au temps.

 Y a -t-il meilleure illustration que le dernier échange entre le président américain et F. Hollande : quand D. Trump  regrette que Paris ne soit plus Paris, notre président de la république répond en l’invitant au Disneyland de Marne la Vallée pour lui montrer « ce qu’est la France »!!

Hermine de Neuville