L’économie mondiale prise au piège ! Par Eberhardt Unger
Dans ses nouvelles Perspectives Economiques, l’OCDE a utilisé une expression forte pour exprimer ses préoccupations : “l’économie mondiale est prise au piège de la faible croissance ! Les autorités doivent agir”.
C’est que la situation ressemble fortement à celle du Japon. Déclenchée en 1990 par l’éclatement des bulles sur les marchés actions et immobilier, la phase de stagnation y dure maintenant depuis 26 ans — impliquant une inflation faible, une faible croissance du PIB, une stagnation du marché du travail et une dette publique sans cesse croissante, actuellement à 245% du PIB.
La Chine et l’Inde sont pour l’instant les locomotives de l’économie mondiale… Mais en Chine, la croissance du PIB passera de 6,5% en 2016 à 6,2% en 2017, et cela malgré la relance de la demande. En Inde, l’économie devrait croître cette année et l’année prochaine de 7,5%.
Economie mondiale : Récession et chiffres décevants
Cependant, selon l’OCDE, dans plusieurs pays émergents l’élan retombe. La récession continuera en Russie et au Brésil ; le PIB du Brésil pourrait même baisser de 4,3% en 2016 et de 1,7% en 2017.
Parmi les grandes économies avancées, l’OCDE anticipe une reprise modérée pour les Etats-Unis. Néanmoins les 1,8% prévu en 2016 et les 2,2% en 2017 sont décevants. La Zone euro verra également une faible croissance de 1,6% en 2016 et 1,7% en 2017. Pour le Japon, l’OCDE prévoit des taux de croissance de 0,7% en 2016 et de 0,4% en 2017.
Pour les 34 pays membres de l’OCDE, la prévision des taux de croissance est de 1,8% en 2016 et 2,1% en 2017. L’OCDE pointe un certain nombre de risques à la baisse, comme un possible Brexit ou des turbulences sur les marchés financiers.
Comment accroître la productivité et la croissance ? L’utilité de la politique monétaire touche à sa fin et devient de moins en moins efficace. L’utilité marginale de l’assouplissement quantitatif est probablement déjà négative.
Les marchés financiers réalisent peu à peu qu’il y a des limites à l’omnipotence des banques centrales et qu’une politique monétaire trop expansionniste n’est pas une panacée. Par conséquent, la meilleure solution serait d’aller vers une normalisation de la structure des taux d’intérêt comme la Fed voudrait bien de le faire, même si elle n’est pas en mesure de la réaliser, à cause du total des dettes beaucoup trop élevées.
L’OCDE recommande une utilisation accrue de la politique budgétaire et la mise en oeuvre des réformes structurelles. Mais les investissements publics financés par le crédit ne feront qu’augmenter la dette publique qui a déjà, dans la plupart des pays, atteint des sommets absurdes.
La demande de réformes structurelle est, bien sûr, théoriquement fondée mais reste irréalisable dans la pratique, quand les parlements n’acceptent aucunes réformes. Des “réformes ambitieuses” telles que demandées par l’OCDE sont complètement hors de propos.
Conclusion
Une évolution à la japonaise, conduisant à des finances publiques toujours plus fragile, est de plus en plus probable. Alors que le monde se noie dans un océan de la dette, notre système de papier monnaie n’est plus fiable.
Dans la plupart des pays, les réformes de la politique budgétaire sont au point mort parce qu’il est impossible de les faire accepter par les parlements. Le monde est sous la coupe des banques centrales qui essaient de stimuler l’économie avec des instruments toujours plus aventureux. Alors, comment investir ?
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Stéphane Geyres
La question serait plutôt : Alors, comment se débarrasser des banques centrales ?