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Le Plan d’Epargne logement séduit moins

 

Ce produit d’épargne a enregistré une collecte relativement faible. Les banques avaient plaidé pour la création d’un nouveau produit d’épargne longue. En vain.

Le Plan d’épargne logement (PEL) a repris quelques couleurs mais reste en petite forme. Les flux placés sur ce produit d’épargne offrant désormais une rémunération de 1% à la souscription ont atteint 165 millions d’euros en avril (contre 33 millions d’euros le mois précédent), portant l’encours à près de 270 milliards d’euros, selon les données publiées au début du mois par la Banque de France. Les montants collectés ont atteint près de 570 millions d’euros sur les quatre premiers mois de 2018, contre 3 milliards d’euros sur la même période de 2017.

Comportement irrationnel

Cette désaffection pourrait s’expliquer par le changement de fiscalité du produit. Depuis le début de l’année, les intérêts des nouveaux PEL, autrefois exonérés d’impôt sur le revenu, sont entièrement fiscalisés (notamment au prélèvement forfaitaire). Cependant, les détenteurs d’un PEL ouvert avant la fin de l’année dernière continuent de bénéficier de l’ancien régime fiscal et de la rémunération fixée à l’ouverture de leur produit d’épargne.

Du fait des contrats ouverts il y a plusieurs années, la rémunération moyenne des PEL reste ainsi élevée à 2,69 % en avril, selon les données de la Banque de France. « Quand on voit que le Livret A fait une collecte fortement positive depuis le début de l’année alors qu’il rapporte moins que le PEL, [le déclin de ce dernier] est assez irrationnel », souligne Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne.

Le déclin du PEL est l’un des arguments qu’avaient avancés les banques lors des débats de préparation à la loi Pacte, pour défendre la création d’un nouveau produit d’épargne bancaire à long terme. Aux dires de la Fédération Bancaire Française (FBF), celui-ci devait pallier la perte de vitesse du PEL en stabilisant leurs ressources et ainsi conforter la capacité des établissements à prêter à long terme. Les autorités ont cependant rapidement douché les espoirs des banquiers.

Ceux-ci plaidaient pour que le nouveau produit long soit défiscalisé mais le gouvernement s’est monté soucieux de stabilisé fiscale après la mise en place du prélèvement forfaitaire unique et la disparition de l’ISF. Lors d’un événement réunissant la place financière en janvier, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, avait emboîté le pas à l’exécutif en rejetant la possibilité de créer une nouvelle niche fiscale pour favoriser l’essor d’un nouveau produit d’épargne bancaire.

La FBF n’a pas encore dit son dernier mot. « Nous continuerons à être une force de proposition car nous avons besoin d’un produit de bilan long, pour bien financer l’économie »assure Marie-Anne Barbat-Layani qui dirige la fédération bancaire. Celle-ci estime au passage que la loi Pacte « va dans le bon sens pour développer le financement des entreprises »

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