Le Non grec : le commencement de la fin d’une utopie !
Mon professeur, le grand historien Jean-Baptiste Duroselle, avait coutume de dire avec un brin dironie « les Grecs ont inventé la démocratie mais ne lont jamais appliquée ! «
Eh bien les Grecs ont retenu la leçon et viennent de rappeler aux oligarques avec fierté quils sont un peuple dont on ne foule pas impunément au pied la volonté !
Celles et ceux qui nourrissaient le secret espoir de faire chuter le gouvernement Tsipras pour le remplacer par un gouvernement de technocrates à leur botte en seront pour leur frais !
Trop de démocratie na jamais manqué et ceux qui critiquent la tenue de ce référendum au motif que le « NON » grec serait un saut dans linconnu seraient bien inspirer de se taire.
Ils devraient plutôt sinterroger sur les raisons de la situation: pourquoi en est-on arrivé là ?
Posons le problème à linverse de la réponse du peuple grec , imaginons que la réponse fut « oui » et eut entrainé la chute du gouvernement dAthènes.
La troïka aurait triomphé et imposé alors sa loi provoquant à terme une crise majeure en Grèce et laissant de surcroît la question de lendettement entière puisque lAllemagne a décidé de ne plus payer avec le secret espoir de pousser la Grèce hors la zone euro !
La question fondamentale est simple, y a-t-il une solution dans le cadre de la zone euro dès lors que les créanciers refusent dannuler la dette comme le demande le FMI ? Non il ny en a pas !
En réalité on assiste à un déni de réalité de la part des tenants des partisans du maintien de la Grèce dans leuro , car même si la dette est annulée la Grèce restera étranglée par la monnaie unique qui ruine sa compétitivité.
En février 2012 les créanciers de la Grèce on annulé 107 milliards de la dette grecque , trois ans plus tard elle sélève à nouveau à 321,7 milliards, cherchez lerreur ! La zone euro est devenue une machine infernale !
Pour sa part le gouvernement grec affirme à ce stade quil veut rester dans la zone euro, mais le peut-il vraiment ou essaie t-il plutôt den faire porter la responsabilité à ses créanciers dont lAllemagne qui, elle aussi, ne veut pas porter cette responsabilité ?
On assiste au petit jeu de la patate chaude entre les Etats de leuro-groupe !
Toute cette partie de poker menteur est simplement lamentable. La zone euro est la cause majeure de la crise grecque et du marasme économique en Europe , même si les Etats de la zone ont une part de responsabilité en neffectuant pas des réformes structurelles qui en tout état de cause ne seront pas à la hauteur de lenjeu. Après la Grèce viendront dautres pays et la France aussi !
Face à cette réalité intangible leuro demeure une religion de plus en plus intégriste, mais la réalité lemportera dans la douleur car le propre dun dogme, dun tabou cest labsence de raison !
Saluons la fin d’une utopie !
Jacques MYARD