la présence de plus en plus importante d’homosexuels au sein du Front National alors que
la base militante est ouvertement homophobe. Un paradoxe que le parti devra apprendre à gérer.
Le vote frontiste aussi répandu dans l’électorat gay que dans l’ensemble de la population
Réalisée au début de la campagne présidentielle de 2012, une grande enquête de l’Ifop croisant les intentions de vote et une question d’auto-identification en matière sexuelle (les interviewés étant appelés à se définir comme hétérosexuel, bisexuel ou homosexuel) indiquait que les cas individuels présentés par la presse ne constituaient pas des cas isolés qui auraient généré un effet de loupe déformante mais renvoyaient à une tendance de fond. Cette enquête réalisée en octobre 2011 auprès d’un échantillon national représentatif de 9515 personnes (échantillon au sein duquel 6,5% se déclaraient gays, bis ou lesbiennes ; 3% se revendiquent homosexuels et 3,5% bisexuels) faisait ainsi apparaître que :
Atlantico
On est au soir du premier tour de l’élection présidentielle de 2012. Ce dimanche 22 avril, salle de l’Équinoxe, dans le 15e arrondissement de Paris, la famille FN est aux anges. Marine Le Pen, présidente du parti depuis quinze mois, n’est pourtant que troisième et, par conséquent, ne sera pas présente au second tour. Mais avec cette place d’honneur elle fait mieux, en pourcentage, que son père dix ans plus tôt. Rien que cela, c’est une victoire, et pas qu’une petite. Assis à une table, tel qu’au café du village, le patriarche contemple, heureux, son œuvre et celle qui désormais en dispose. Dans la salle sous perfusion de funk, c’est l’éclate. Documentariste régulier des soirées frontistes, Serge Moati en prend plein la bobine. Julien Rochedy, à l’époque patron du FNJ, le Front national de la jeunesse, affiche un sourire gin to’ sur sa belle gueule proprette. Debout l’un près de l’autre, deux garçons regardent le spectacle de la foule en fête. Ils se tiennent par la main dans l’intimité des lumières syncopées.
C’est la première fois qu’un élu du Front national reçoit une telle distinction: hier, mardi 27 janvier,
Steeve Briois a reçu le prix de «l’élu local de l’année», une récompense décernée par
Le Trombinoscope, un annuaire des personnalités de la vie politique. Présidente du jury, la journaliste Arlette Chabot a expliqué que le choix de cet élu d’extrême droite ne récompense pas «un bilan, mais c’est une manière de mettre en évidence la percée du FN et son implantation locale», rapporte
Le Monde. D’après elle, le maire homosexuel de Hénin-Beaumont illustre très bien la stratégie d’implantation locale mise en œuvre par le parti d’extrême droite, mais le jury se serait contenté de «constater des réalités politiques». Impossible d’occulter la place occupée par le FN sur la scène politique en 2014, a plaidé Arlette Chabot.