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L’accord de l’OPEP+ ou les nouvelles tourmentes pour l’Occident Par Mikhail Gamandiy-Egorov

Malgré la pression insistante de Washington sur les pays du Moyen-Orient pour augmenter leur production pétrolière, les pays de l’OPEP+ ont pris la décision de faire baisser la production journalière d’un volume plus que conséquent. Les problèmes énergétiques non plus seulement de l’UE, mais également des Etats-Unis, se concrétisent.

Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), composée de l’Arabie saoudite (premier exportateur mondial), des Emirats arabes unis, de l’Iran, de l’Irak, du Koweït, de l’Algérie, de l’Angola, du Gabon, de la Libye, du Nigéria, de la Guinée équatoriale, de la République du Congo et du Venezuela – en concertation et avec la participation de la Russie (deuxième exportateur mondial) – ont pris la décision à l’unanimité de réduire la production pétrolière, et ce au maximum des prévisions les plus pessimistes pour les intérêts étasuniens et occidentaux. A savoir à hauteur de deux millions de barils par jour.

Le tout alors que les USA n’ont cessé de mettre la pression, notamment sur ses alliés du Moyen-Orient, pour une augmentation de l’offre sur ce marché stratégique à l’échelle internationale. Cette décision arrange évidemment les intérêts non seulement des pays membres de l’OPEP, mais également de la Russie, vis-à-vis de laquelle l’Occident collectif cherche à tout prix à réduire la dépendance énergétique et lui faire perdre les revenus issus de ce secteur.

Si cette décision est indéniablement une mauvaise nouvelle pour l’Europe bruxelloise, déjà en proie à une crise gazière majeure, elle l’est aussi pour Washington où les prix du carburant frappent durement la capacité d’achat et le niveau de vie de nombreux ménages étasuniens. Cette unité de l’OPEP+ aura donc des répercussions évidentes pour l’Occident collectif, à une période où il cherche à limiter par tous les moyens les revenus énergétiques de la Russie. Sachant que la Russie n’a pas encore pris de contre-mesures radicales, comme le fait de baisser encore plus fortement sa production, ce qui aura pour effet une envolée spectaculaire des prix du pétrole, y compris selon les principaux analystes occidentaux.

Cela traduit également le niveau d’indépendance de plus en plus fort de certains pays du Moyen-Orient, longtemps considérés comme des alliés indéfectibles des Etats-Unis, qui partagent à l’instar de nombreux pays de la planète, leur agacement de la politique étasunienne, sur le plan régional comme international. Sans évidemment oublier le pur pragmatisme économique qui dicte, à l’inverse de l’UE, à ces pays la nécessité de penser de manière prioritaire à leurs intérêts financiers, et non pas ceux de Washington.

Une chose est d’autant plus certaine. Si les problèmes économiques du côté outre-Atlantique vont maintenant s’accentuer, du côté européiste le mot problématique serait certainement trop faible. Le suivisme aveugle des élites bruxelloises du maitre US en qualité de simples vassaux va durement impacter les industries et les consommateurs lambda des pays européens.

Ces événements confirment également et une fois de plus que l’Occident a beau continuer à prétendre être le maître absolu sur la planète, la réalité contemporaine démontre au contraire l’énorme dépendance de l’Occident (l’extrême minorité planétaire, ayant des ressources naturelles fortement limitées) vis-à-vis du monde non-occidental – représentant l’écrasante majorité de l’humanité et disposant de ressources stratégiques dont cet Occident ne peut que rêver. Bien qu’il se soit habitué à piller ces ressources sans la moindre honte durant de bien longues années.

Il faut tout de même garder à l’esprit que si vis-à-vis de la Russie, l’Occident atlantiste est déjà dans une guerre quasi-totale – sur le plan militaire, économique, comme informationnel, il est à craindre que Washington cherchera à punir les pays arabes, y compris ayant le statut d’alliés, pour leur désobéissance dans le dossier traité aujourd’hui.

Y compris vis-à-vis de l’Arabie saoudite avec laquelle l’animosité était palpable lors de la dernière visite de Biden à Riyad. Il n’empêche qu’il est certainement à croire que les pays concernés soient au courant de ces projets, dans un monde multipolaire où les choix intelligents existent. Un monde dans lequel s’il y a bien un dindon de la farce, c’est aujourd’hui incontestablement l’Europe dans sa version bruxelloise.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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