Gabon : la première raffinerie d’or transforme l’économie
Le Gabon franchit une étape décisive dans l’industrialisation de ses ressources minières avec la mise en service de la Raffinerie gabonaise de l’or (ROG), première usine de transformation de l’or sur le territoire national. Inaugurée officiellement le 2 juin par le président Ali Bongo Ondimba, cette installation offre une capacité de raffinage annuelle de 7 à 10 tonnes d’or, marquant un tournant historique pour le secteur aurifère du pays.
Fruit d’un partenariat entre la Société équatoriale des mines (SEM) et le consortium Alpha Centauri Mining (ACM), composé de capitaux londoniens et émiratis, la ROG se présente comme la première du genre en Afrique centrale. Selon le président de la République, elle incarne la volonté du Gabon de diversifier son économie, de créer de l’emploi et d’ajouter de la valeur à ses matières premières en les transformant localement.
L’ambition affichée par le gouvernement est claire : raffiner 100 % de l’or produit dans le pays et faire du Gabon un hub régional en matière de raffinage, capable d’effectuer jusqu’à une troisième transformation pour la fabrication de bijoux et autres produits dérivés sur place. Une telle politique vise non seulement à renforcer la souveraineté économique du pays, mais aussi à améliorer sa crédibilité sur les marchés internationaux.
Cette initiative s’accompagne d’une réforme législative : le gouvernement gabonais envisage d’interdire l’exportation de l’or brut, obligeant désormais les opérateurs à raffiner sur place l’or destiné à l’exportation. Jusqu’à présent, faute de raffinerie nationale, la majeure partie de l’or produit était exportée sous forme brute, privant le Gabon d’une valeur ajoutée considérable.
La production aurifère gabonaise, estimée à 2 tonnes par an, provient essentiellement du traitement de l’or alluvial. Les autorités envisagent d’augmenter cette production dans les années à venir, avec l’objectif de constituer une réserve stratégique nationale et de renforcer la position du Gabon sur la scène aurifère internationale.
Ainsi, la ROG n’est pas seulement une infrastructure industrielle ; elle représente une transformation profonde de l’économie gabonaise, un signal fort de modernisation et de valorisation des ressources naturelles. Par cette démarche, le Gabon affirme son ambition de se placer au cœur du raffinage aurifère en Afrique centrale et de tirer de ses richesses minières un bénéfice durable et souverain.
