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« Forêts natales » au musée du Quai Branly


L’Afrique équatoriale atlantique et plus précisément le génie plastique des artistes du sud du Cameroun, de la Guinée équatoriale, du Gabon et de l’ouest de la République du Congo ont donné aux arts africains quelques-uns de ses plus exceptionnels chefs-d’œuvre.
Plutôt qu’intituler son exposition « Chefs-d’œuvre d’Afrique équatoriale atlantique » le commissaire de l’exposition s’est souvenu du vers d’Apollinaire, le poète ardent défenseur des arts alors dits « nègres » : « Du rouge au vert tout le jaune se meurt / Quand chantent les aras dans les forêts natales. » Le parcours artistique qu’il propose, du sud du Cameroun et de la République du Congo, traversé par le majestueux fleuve Ogooué, recouvre une région d’Afrique particulièrement créative, une région de grande tradition sculpturale. Le génie plastique des artistes Fang, Kota, Tsogo ou Punu s’est notamment illustré dans une sculpture religieuse liée au culte des ancêtres et aux masques d’esprit. Des arts majeurs qui, dès leur découverte au début du XXe siècle par des artistes comme Picasso, Derain ou Braque, ont été déterminants dans la constitution du regard moderne en Occident.
À travers une sélection d’œuvres emblématiques – et souvent uniques – de collections publiques et privées majeures, l’exposition propose d’en étudier les principaux styles, à la manière d’une histoire de l’art « classique ». D’explorer les correspondances, mutations et particularités de la production artistique des nombreux groupes peuplant une vaste zone formée au gré des migrations. De révéler, en somme, la créativité et l’originalité exceptionnelle des arts de chacun des peuples de la forêt équatoriale atlantique.
Statues reliées aux cultes domestiques des ancêtres, masques montrant avec une grande variété de styles les nombreux aspects des entités spirituelles qui interviennent dans le fonctionnement des sociétés près de 400 chefs-d’œuvre du XVIIIe siècle au XXe siècle sont rassemblés au sein de cette exposition pour offrir un panorama d’une créativité et d’une originalité exceptionnelles.
Les groupes qui peuplent cette vaste zone se sont formés au gré des mouvements de chacune de leur longue Histoire, depuis plus de trois siècles et ont été de ce fait, soumis à de nombreux contacts périphériques. Fractionnés en ensembles hétérogènes, ils évoluaient dans des milieux aux frontières poreuses, d’où une certaine fluidité interculturelle.
L’exposition propose de présenter les principaux styles des arts de cette vaste région à la manière d’une histoire de l’art qui définit les différents degrés d’expressions et de variations formelles. Elle montre également les évolutions de ces styles, les œuvres marquantes, les chefs-d’œuvre.
Le catalogue de l’exposition « Les Forêts natales » témoigne de la diversité de la production artistique des populations du Gabon et de ses environs. Il raconte comment tout un vocabulaire à la fois oral et visuel, issu d’une histoire tissée de multiples contacts, s’est créé dans les forêts d’Afrique équatoriale atlantique. Au gré d’un itinéraire nord-sud, l’ouvrage montre en quoi le lien entre la « mobilité » des styles d’œuvres et celle des peuples est largement attesté, non seulement par les traditions orales mais aussi par les formes des œuvres elles-mêmes.
Exposition au musée du Quai Branly
du 3 octobre 2017 au 21 janvier 2018

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