En quoi la guillotine était-elle révolutionnaire ?
Inventée en 1789 en pleine Révolution française, la guillotine est une création française, utilisée pendant près de deux siècles. La forme de sa lame, inclinée, ne fut pas choisie par hasard.
Elle a connu ses heures de gloire durant la Révolution française et a cessé de fonctionner en 1977 avec l’exécution de Hamida Djandoubi, dernier condamné à mort en France. “Made in France”, la guillotine fut inventée en 1789 par son concepteur éponyme, Joseph Ignace Guillotin, médecin de profession, député et secrétaire de l’assemblée nationale constituante de l’époque. Le principe ? Un instrument de décapitation, constitué d’une lourde lame qui s’abat en glissant entre deux montants verticaux et destiné à trancher la tête des condamnés à mort.
En quoi la guillotine était-elle révolutionnaire ?
L’avantage de cette technique d’exécution tranchante et “révolutionnaire” ? Minimiser la souffrance du condamné puisque la section de la moelle épinière entraîne une perte de connaissance instantanée selon les experts médicaux. Alors que souffle sur le pays un vent de liberté et d’abolition des privilèges, la recherche d’égalité de droits se transpose jusque devant la mort. C’est sur ce principe que s’appuie Joseph Ignace Guillotin pour proposer son projet de réforme du droit pénal en 1789. Il souhaite que la loi soit être égale pour tous, aussi bien quand elle punit que lorsqu’elle protège.
Pourquoi la décapitation était choisie comme mode d’exécution ?
Il demande alors que « la décapitation fût le seul supplice adopté et qu’on cherchât une machine qui pût être substituée à la main du bourreau ». A l’époque, les ancêtres de la guillotine existent depuis plusieurs siècles, avec une technologie moins rodée. Guillotin souhaite mettre au point une machine particulièrement efficace avec le moins d’intervention humaine possible. Tout se jouerait donc sur la lame. Mais pourquoi donc est-elle inclinée ? D’après les « Mémoires des Sanson » éditées en 1862 et rédigées sous le nom d’« Henri Sanson », bourreau de l’Etat, Louis XVI, impliqué dans ce projet, aurait lui-même émis des recommandations quant à la forme de la lame.
Qui fut le premier exécuté par guillotine en France ?
Après avoir examiné le dessin du prototype, le roi a critiqué la forme “de croissant”, affirmant qu’elle serait “insuffisante pour terminer dans tous les cas une coupe franche”. Il aurait alors saisi une plume pour corriger le dessin et proposé « une ligne oblique » en disant qu’il faudrait essayer les deux dispositions pour confirmer. Ironie du sort, c’est ce même instrument qui tranchera le cou de cette “tête pensante”, quelques années plus tard, le 21 janvier 1793. Relatée uniquement dans ces Mémoires de Sanson, cette anecdote n’a toutefois pas été confirmée par des contemporains de l’époque et reste à prendre au conditionnel. D’abord utilisée sur des moutons, l’appareil a fait sa première démonstration sur humain le 25 avril 1792, place de Grève à Paris. L’exécuté ? Nicolas Jacques Pelletier, condamné quelques mois plus tôt pour avoir volé et agressé un homme dans la rue.
