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Égypte : quand la science permet de décider du sexe de l’enfant

En Égypte, pays de traditions millénaires et de modernité croissante, un marché discret mais florissant a émergé au cœur des cliniques de procréation assistée : celui du choix du sexe de l’enfant. Cette pratique, qui consiste à déterminer si le futur enfant sera garçon ou fille, repose sur des techniques médicales sophistiquées, notamment la fécondatihttps://www.vudailleurs.com/crise-silencieuse-dans-les-maternites-anglaises-le-gouvernement-britannique-ouvre-une-enquete-nationale/on in vitro (FIV) associée au diagnostic génétique préimplantatoire (PGD). Elle soulève à la fois fascination et inquiétude, mêlant aspirations personnelles, dynamiques familiales et débats éthiques profonds.

Le phénomène n’est pas simplement technique : il est révélateur des transformations sociales et culturelles de l’Égypte contemporaine. Des couples égyptiens, mais aussi venus de pays voisins comme le Koweït, les Émirats arabes unis ou le Soudan, se tournent vers ces cliniques pour concrétiser un désir longtemps interdit ou marginalisé. Selon les tarifs observés, un cycle complet de FIV avec sélection du sexe oscille entre 4 000 et 7 000 dollars, un investissement considérable, révélateur de l’importance que revêt le projet familial pour ces couples.

Les cliniques locales emploient des technologies de pointe, garantissant des taux de succès comparables à ceux des centres internationaux. Le processus implique la création d’embryons en laboratoire, suivie d’une sélection minutieuse selon le sexe, avant implantation dans l’utérus maternel. Ce recours médical n’est cependant pas dépourvu de répercussions : au-delà des considérations économiques, il entraîne des questionnements sur la bioéthique et sur l’équilibre démographique.

La dimension religieuse amplifie encore le débat. L’université Al-Azhar, autorité éminente de l’islam sunnite, a publié des fatwas encadrant strictement cette pratique, notamment lorsqu’elle vise à prévenir des maladies héréditaires liées au sexe. En revanche, l’Église copte orthodoxe considère que la sélection du sexe constitue une transgression de la volonté divine, rappelant la fragilité du consensus moral dans ce domaine. Ainsi, la pratique médicale s’inscrit dans un entrelacs complexe de science, de culture et de spiritualité.

Ce marché du choix du sexe s’inscrit également dans une logique plus large de tourisme reproductif, l’Égypte offrant des services légaux et technologiquement avancés dans une région où de nombreuses nations prohibent la pratique. Le phénomène soulève des questions sur la régulation, la justice sociale et l’impact psychologique sur les familles et la société.

En définitive, le choix du sexe de l’enfant en Égypte illustre le paradoxe de notre temps : la science permet aujourd’hui de façonner ce que la nature destinait à l’imprévu, mais elle s’inscrit dans des cadres culturels, religieux et sociaux qui continuent de poser des limites à la liberté humaine. L’Égypte, dans ce débat, apparaît à la fois comme un laboratoire médical et un miroir des tensions éthiques et morales propres au XXIᵉ siècle.

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