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Donald Trump et sa fortune Par Bill Bonner

Chaque fois que nous essayons d’oublier, les taux négatifs nous reviennent en tête comme le souvenir d’un terrible accident. Le crâne du malheureux conducteur écrasé contre le pare-brise… le capot défoncé de la voiture… les traces de pneu et les sirènes de police.

Les taux négatifs sont plus qu’une politique insensée. C’est un avertissement : « prudence… route verglacée… brouillard… et peut-être un radar ».

Aujourd’hui, nous examinons les deux personnes les plus innovantes de la politique américaine, Donald Trump et Bernie Sanders… et nous essayons de voir s’il y a un lien avec les taux négatifs.

L’état de l’Union

L’élection présidentielle US reflète l’âme du peuple et l’état de leur Union.

Si l’on en juge par les preuves, dans les Etats-Unis de 2016, les deux ont des problèmes.

Tout de même, Sanders et Trump sont les meilleurs candidats ; au moins sont-ils en porte-à-faux avec les favoris du Deep State, Hilary Clinton et Marco Rubio.

L’attrait de Sanders est évident. Les jeunes de gauche savent qu’ils sont mal lotis. Le système les charge de dettes… en grande partie pour financer les électeurs plus âgés.

Ils commencent avec la dette étudiante… passent ensuite à la dette automobile et cartes de crédit… évoluent jusqu’à la dette immobilière… et passent le reste de leur vie à tenter de rembourser.

Ils savent — de manière instinctive sinon analytique — que c’est de la faute des politiciens. Ils se tournent donc vers la politique pour être mieux lotis.

L’attrait de Trump est un peu plus difficile à comprendre. Mais c’est un battant, et son électorat-cible se sent étrillé… et mal apprécié.

Trump leur dit que les choses peuvent changer.

« Je suis comme vous », dit-il. « J’ai 10 milliards de dollars… une belle femme… des gratte-ciel portant mon nom »…

Nous avons lu l’un des livres de Trump, Think Big, pour prendre la mesure de l’homme.

Il décrit son expérience en entreprise. Il explique ce qu’il a fait et comment il l’a fait. Trump ne réfléchit pas en profondeur… mais il voit grand. Il n’a pas peur de passer pour un idiot. Il n’a pas peur des complications ou des revers. Son cerveau se concentre sur le combat… la négociation.

Il n’y a pas de gagnant-gagnant, dans le monde de Donald — juste du gagnant-perdant. Et il vise le côté gagnant.

C’est un castagneur — brut, braillard, burlesque. La sorte de personne qui a du succès dans n’importe quelle communauté. Dans une petite ville, il serait le plus grand vendeur de voitures d’occasion : « super affaires chez super Donald ! Si vous avez l’envie, nous avons la voiture ! »

Il aurait probablement une grande maison moderne en lisière de la ville… avec une piscine et peut-être une piste couverte où son épouse pourrait faire du cheval.

Il irait serrer des mains et donner des tapes dans le dos ; il ferait partie des principales associations de la ville et serait souvent candidat à la mairie ou au conseil municipal.

Tout le monde en ville connaîtrait « Big Don ». Et dans la majeure partie des cas, les gens l’apprécieraient.

Un défaut fatal

Cela aurait pu ne pas aller plus loin.

Mais Trump était ambitieux. Il était à Brooklyn, pas dans une petite ville. Il savait qu’il voulait s’attaquer à la « Grosse Pomme » — tel était le véritable défi qui l’attendait. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’il avait pour le soutenir l’un des systèmes monétaires les plus bullesques que le monde ait jamais vus.

C’était un système destiné non pas à créer de la richesse mais à la transférer. Et une bonne partie de cette richesse prenait la direction de Trump.

L’industrie financière, située à Manhattan, l’endroit exact que Trump avait choisi pour base, était la grande gagnante.

Le système de monnaie-crédit a permis de sortir Donald de ses mauvaises passes… et l’a aidé à gagner de l’argent et se construire une réputation si énorme qu’il a pu se présenter aux présidentielles US.

Malheureusement, le système a un défaut fatal. Le crédit se développe… mais il peut aussi se contracter.

Les taux négatifs sont une tentative désespérée d’empêcher une correction. Personne ne sait ce qu’ils vont accomplir… mais ils ne protégeront pas éternellement la fortune de Donald.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

Fondateur de AGORA

Né en 1948, Bill Bonner est le fondateur d’AGORA, le plus large réseau d’entreprises indépendantes de presse spécialisée au monde.

En 1978, depuis sa ville natale, Baltimore (Maryland, Etats-Unis), Bill Bonner a voulu développer un « marché » (« Agora » en grec) des idées. Pas de l’information homogénéisée telle que les médias grand public relayent sur nos écrans et journaux, mais une source d’idées diverses avec des opinions et des avis originaux, alternatifs et surtout utiles. Bill a à cœur d’aider les lecteurs à mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent, et à agir en conséquence. Que ce soit en matière de géopolitique, de macro-économie ou tout simplement dans le domaine de l’épargne, Bill incite ses lecteurs à cultiver un esprit vif et anticonformiste.

« Parfois nous avons raison, parfois nous avons tort, mais nous sommes toujours dans le questionnement », telle est la devise de Bill.

Bill a également co-écrit des livres qui ont tous figuré dans la liste des best-sellers du New York Times et du Wall Street Journal : L’inéluctable faillite de l’économie américaine (2004), L’Empire des dettes. À l’aube d’une crise économique épique (2006) et Le Nouvel Empire des dettes. Grandeur et décadence d’une bulle financière épique (2010).

Dans son dernier livre, Hormegeddon, quand trop de bien nuit (2015), paru aux Belles Lettres (www.lesbelleslettres.com), Bill décrit ce qu’il advient lorsque l’on abuse d’une bonne chose dans les sphères de la politique, de l’économie et des affaires. En bref, trop de bien conduit au désastre.

Vous pouvez retrouver les notes de Bill au quotidien dans La Chronique Agora.

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