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Christophe CASTANER: vous êtes les ambassadeurs, vous êtes les acteurs de ce changement. Car vous êtes des entrepreneurs politiques : ne cessez jamais d’inventer, d’essayer, d’innover.

« Bonsoir à vous trois,
Un cortège traverse Paris, vite.
Il se rend au débat, qui sera suivi par des millions de Français.
Pour la 1ère fois en France, il opposera un candidat républicain à une représentante de l’extrême droite.
Je sais que je suis trop absent, dans votre vie, dans votre quotidien.
Mais, je suis fier d’accompagner ce candidat républicain. Si d’autres banalisent ce mal qu’est le Front National, il a toujours été au cœur de mon combat politique.
Voilà, je voulais vous faire partager cela.
J’ai essayé, à ma place, de toujours être à la hauteur de ce combat, qui m’a trop souvent éloigné de vous.
Je voulais partager ce petit moment d’histoire avec vous. Je vous aime fort. »
Nous étions le 4 mai, quelques minutes avant le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ; ce message était pour ma famille.
Je suis cet homme-là, cet homme de Haute-Provence, qui aime le thym qui pousse sur la montagne de Lure, parce que c’est dur de pousser entre la caillasse et la sècheresse. Nous avons un proverbe qui dit : « Plantons le thym, la montagne fleurira. »
Ce thym était le signe de reconnaissance des résistants, et sur ma terre c’est René Char qui pouvait fièrement l’arborer.
De cette terre, qui, presque seule, résista au coup d’Etat de 1851.
De cette terre, qui a vu au fil des années les idées du Front National se répandre comme un vent mauvais.
Alors oui, ce 12 juillet 2016, à la Mutualité, quand Emmanuel Macron a refusé ce qui semblait être une évidence pour tous : le Front National, c’était inéluctable, serait en tête au soir du 1er tour de la présidentielle, alors, j’ai compris qu’il nous conduirait à la victoire face au populisme, face au rejet, face aux peurs et à la résignation.

Alors j’ai su que la politique pouvait rimer avec l’espérance. Emmanuel Macron c’est cet homme aux intuitions fulgurantes, cet homme de parole, cet homme qui écoute, qui respecte. Cet homme qui a su nous rassembler en dépassant les vieux clivages.
Cet homme qui a redonné à la France l’espérance.

Chers tous.
Cher Edouard Philippe, Monsieur le Premier ministre, merci pour votre présence, pour ces quelques heures volées à la mission que vous accomplissez d’une manière qui nous remplit de fierté. Merci de m’avoir, chaque jour, depuis six mois, permis d’apprendre, de mûrir, de grandir à vos côtés.
Cher Gérard, fidèle parmi les fidèles, merci de nous accueillir à Lyon, cette ville que tu as transformée. Il y a 6 mois, tu as accepté le plus grand sacrifice : t’en séparer pour servir la République et protéger les Français.
Chères marcheuses, chers marcheurs, car c’est cela que vous êtes pour moi, avant même d’être députés, élus, référents, ou animateurs. C’est cela que je suis aussi, avant toute autre chose.
C’est cela que nous sommes, finalement : les visages d’un mouvement qui a déjà changé notre pays et qui doit maintenant le transformer. Je voudrais commencer par vous remercier.
Merci aux animateurs locaux, qui mobilisent nos 4 000 comités partout dans nos territoires, de l’hexagone aux outre-mer et jusqu’aux Français de l’étranger. Merci aux référents, qui assument une tâche exigeante, je le sais et je leur en suis extrêmement reconnaissant. Merci aux permanents, qui font vivre le mouvement au quotidien. Merci à nos élus qui, partout, portent la parole et l’action de notre mouvement.
Depuis quelques semaines, la question de savoir si je rêvais de devenir le chef de notre mouvement revient souvent.
Ce n’est pas un rêve, ce n’est pas une ambition, c’est une chance, un honneur, c’est un devoir. J’aime ce mot : devoir. Il nous oblige, il nous engage, il nous rend humble. Je ne serai pas le chef du mouvement, je serai un animateur, un facilitateur.
Cette élection ne m’accorde aucun droit, aucun privilège, elle ne me donne que des devoirs. Et j’en serai digne.
Souvent, aussi, je suis interrogé sur la nature de notre mouvement : mais qu’est-ce que c’est, En Marche ?, me demande-t-on sans cesse dans les médias.

Sur un plateau de télévision, je n’ai jamais eu le temps de fournir la réponse que j’estime la plus juste. Parce qu’il s’agit d’un souvenir.
Pour la première fois je me suis dit que notre mouvement était différent. Qu’il avait le droit de gagner. Qu’il avait le devoir de gagner. Qu’il allait gagner.
C’était à Strasbourg, il y a à peine plus d’un an.
J’étais arrivé dans un hall dans lequel s’affairaient des dizaines de « t-shirts blancs » bénévoles dont l’efficacité se mêlait à la bonne humeur.
Ils préparaient une salle qui s’est remplie le soir même de 1500 citoyens de tous les âges et de tous les horizons – il se trouve que j’ai une certaine expérience des réunions publiques – et j’avais l’habitude des audiences, comment dire … légèrement plus âgées.
Quelques mois plus tôt, candidat aux élections régionales, je peux même vous avouer qu’en arrivant dans les meetings, je pouvais prendre le temps de saluer tout le monde et même comme l’on dit dans le sud de « claquer des bises » – tant il y avait peu de monde, et surtout, pour l’essentiel, que des militants … et si peu d’électeurs.
A Strasbourg, j’ai découvert ce soir-là, une nouvelle habitude : celle de s’adresser à toute la France, dans tout ce qu’elle compte de diversité d’âges, d’origines, de catégories sociales.
Cette soirée a été ouverte par les interventions de citoyens qui étaient alors inconnus de tous – vous vous en souvenez, Laetitia, Bruno, Aziz, Claire, Medhi, et j’en oublie ! Beaucoup prenaient la parole en public pour la première fois de leur vie.
Ils ont présenté le résultat de la Grande Marche au nom de tous ceux qui y avaient participé – c’était la première fois qu’un mouvement politique était allé écouter les Français – tous les Français – sans chercher alors à les convaincre de quoi que ce soit.

Emmanuel Macron a ensuite pris la parole pour son premier discours sur le contenu de notre futur programme.
Au total, la soirée a duré près de trois heures. Il n’y a pas eu d’attaque contre d’autres responsables politiques. Il n’y a pas eu de sifflet. Il n’y a pas eu cette violence plus ou moins contenue qui caractérise beaucoup de meetings politiques traditionnels.
Nombreux sont les commentateurs qui se sont immédiatement moqués de la durée, du format ou de la qualité des intervenants. Qui ont estimé que seules des banalités avaient été évoquées.
J’ai le souvenir précis d’une de ces « banalités ».

C’était la description de l’insécurité ressentie par les femmes.
Ce souvenir est d’autant plus précis que, beaucoup de ceux qui s’étaient moqués de nous il y a un an, semblent découvrir aujourd’hui cette réalité.
Ils ont eu besoin des agissements sordides d’un producteur d’Hollywood, à des dizaines de milliers de kilomètres d’ici. Nous, nous avons seulement eu besoin de parler aux Français, à nos voisins, aux habitants des quartiers.
C’est pourquoi nous sommes les seuls à avoir placé cet enjeu au centre de notre campagne.
Nous sommes les seuls à avoir proposé dès avant l’élection de faire de l’égalité entre les femmes et les hommes la grande cause nationale de ce quinquennat.
Nous sommes les seuls à avoir autant de femmes députées.
Parce que nous sommes finalement le seul mouvement politique à ne pas choisir ses batailles par opportunisme ou par clientélisme, mais parce que ce sont les sujets des Français. De tous les Français.
Voilà, ce n’est qu’un exemple, mais pour moi En Marche, c’est ça. Un mouvement par et pour les citoyens.

Au-delà de cet exemple, j’aimerais vous dire ce qui est pour est pour moi le cœur de notre mouvement.
Ce sont d’abord des valeurs : l’ouverture ; la bienveillance ; l’honnêteté intellectuelle ; le sens de l’intérêt général ; l’attachement européen ; le goût du risque et le sens de l’effort.
Ce sont ensuite des exigences.
L’exigence d’être utile, car je crois que le premier des points communs qui nous unit est la volonté que nous partageons tous d’être utiles. Pas à nous-mêmes, mais aux autres, à notre pays. Et c’est pourquoi la promesse que fait ce mouvement à ses adhérents c’est qu’ils ne seront pas de la chair à canon électorale, des cartes que l’on compte comme des têtes de bétail pour mesurer des rapports de forces incessants ; non, ils seront utiles aux autres, et utiles à leur pays.
L’exigence d’être libre, car rien n’est plus aride qu’une discussion entre dogmatiques et sectaires. Rien n’est plus vain qu’une action imposée par le haut et exécutée sans âme, car elle n’est pas partagée.
C’est pourquoi la promesse dont je suis le garant est que ce mouvement sera toujours au service de ses adhérents. Nous avons inversé la pyramide et je veux que, toujours, le sommet de notre mouvement soit au service de sa base.
L’exigence de gratuité, car l’engagement compte à nos yeux plus que l’argent.

Certes, de l’argent, nous en avons reçu pendant la campagne – mais ce qui a été accompli ne pouvait pas s’acheter : ce sont des dizaines de milliers de Français qui ont donné de leur temps et de leur énergie. Certes, de l’argent, nous allons en recevoir pendant les cinq prochaines années, mais il ne nous appartient pas.
C’est celui des Français, car c’est de l’argent public et évidemment, votre délégué général ne sera jamais rémunéré.
Et c’est pourquoi la promesse que ce mouvement doit faire aux Français est que chaque euro que nous dépenserons rapporte au final plus qu’un euro à notre société et à notre pays.
Enfin, l’exigence de bienveillance et de transparence. Tous ceux qui avaient déjà milité dans un parti ont pu le mesurer au sein de nos comités : il y a dans La République En Marche une ambiance différente. Parce que nous respectons chacun, et que tous ont voix au chapitre.
Et la promesse que ce mouvement fait à ses adhérents et aux Français est que nous, nous ne jugeons personne en fonction du solde de son compte en banque ; nous ne jugeons personne en fonction de ses origines ; nous, nous jugeons chacun en fonction de ce qu’il fait et de ce qu’il dit, et jamais en fonction de son statut.
Voilà résumées les exigences et les valeurs qui à mes yeux ont conduit notre mouvement aux responsabilités.
Ce sont ces valeurs, ce sont ces exigences, qui font qu’un homme de 39 ans peut, dans ce pays, notre pays, devenir Président de la République. Ce sont ces valeurs, ces exigences, qui font qu’aujourd’hui, nous sommes fiers d’être le mouvement de la majorité présidentielle.
Ces valeurs, ces exigences, elles ont été sauvegardées par Catherine et Julien, puis par Astrid, Bariza et Arnaud, et je veux cet après-midi, au nom de tous les adhérents, les remercier pour tout le travail qu’ils ont fourni ces derniers mois.
Ces principes, tous ceux qui nous combattent et beaucoup de ceux qui nous observent, pensent que nous allons les trahir. Que leur passé va s’imposer à nous. Que des luttes d’appareil vont démarrer. Que des frondeurs vont se déclarer. Que des postures vont l’emporter. Que nous allons décevoir nos adhérents. Que nous allons devenir un parti, et non plus un mouvement. Ils l’attendent, ils l’espèrent.
Ce sont exactement les mêmes qui disaient qu’on ne pouvait pas gagner une présidentielle sans candidat blanchi sous le harnais des élections ; sans parti implanté ; sans expérience de campagne ; sans argent, et j’en oublie !
Cette fois encore nous allons les détromper.
Car si je devais résumer ma mission en deux phrases, ce seraient celles-ci : ce n’est pas la politique qui va changer notre mouvement ; c’est notre mouvement qui va changer la politique.

Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela a de nombreuses implications, pour nous tous.
D’abord, parce que nous allons continuer à tout nous dire. Y compris quand ça ne va pas. Surtout, quand ça ne va pas.
Ce n’est pas toujours le premier réflexe, et la plupart des formations politiques traditionnelles en sont parfaitement incapables, préférant répéter que tout va bien, parfois contre toute évidence.
Mais c’est indispensable pour corriger ce qui doit l’être. Je sais que certains de nos adhérents se sont posés et se posent encore des questions.
Des questions sur le fonctionnement de notre mouvement et de nos instances, mêmes si 90% de ceux qui ont participé au vote sur les statuts les ont adoptés.
Ces sujets ne sont pas tabous, et tout ce qui doit être amélioré le sera, démocratiquement. Et, entre nous, mais juste entre nous, nul besoin de mise en scène médiatique pour cela. A trop aimer les allumettes, on peut tous se brûler.
Des questions aussi se posent sur l’action du Gouvernement. Je sais là encore votre exigence, je sais que vous êtes nos porte-paroles aux yeux de vos proches, de vos collègues, de vos amis. Notre rôle est de vous permettre d’expliquer ce que fait le Gouvernement, de répondre aux interrogations et aux doutes qui peuvent s’exprimer. Et sans doute pouvons-nous nous améliorer.
Oui, j’assume des maladresses et j’assume même des erreurs. Il le faut pour mieux les corriger. Mais il nous faut aussi tirer les leçons de l’échec des partis qui nous ont précédé. Ils ont échoué parce qu’ils se sont enfermés dans leurs certitudes, aveugles aux réalités. Parce qu’ils ont sombré dans une paresse intellectuelle et perdu le sens de leur engagement. C’est pour cela que nous n’avons pas le droit d’échouer.
Mais tout se dire, c’est aussi reconnaître tout ce qui va bien. Les plus de 160 000 nouveaux adhérents depuis l’élection d’Emmanuel Macron qui font de nous, avec près de 400 000 adhérents, le premier mouvement politique de France !
C’est aussi l’efficace apprentissage de nos 313 députés, qui nous font chaque jour honneur.
Ce qui va bien, c’est le résultat des six premiers mois de transformation en profondeur, aujourd’hui possible, grâce à vous :
grâce à vous, nous avons changé la vie de dizaines de milliers d’enfants en CP dans les zones les plus défavorisées, en limitant à 12 le nombre d’enfants par classe ;
grâce à vous, nous avons mis en œuvre la plus grande réforme de notre marché du travail depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ;
grâce à vous, nous avons supprimé les cotisations salariales pour l’assurance-chômage et la maladie, nous avons augmenté le minimum vieillesse et l’allocation adultes handicapés,
grâce à vous, nous avons entamé la suppression de la taxe d’habitation pour près de 80% des Français,
grâce à vous, nous sommes sortis de l’Etat d’urgence et nous avons adopté une loi qui cible spécifiquement la menace terroriste pour mieux nous en protéger ;
grâce à vous, nous avons voté une loi de moralisation de la vie politique et renouvelé l’Assemblée nationale ;
grâce à vous, nous avons renoué avec la promesse européenne et réformé le travail détaché ;
enfin, grâce à vous, nous avons repris le leadership mondial sur la lutte contre le réchauffement climatique.
Nous avons changé le regard du monde sur la France.
Tout cela en six mois ! Comment ne pas en être fiers ?
Mais pour continuer à changer la politique, nous devons aussi préparer les batailles à venir. Car nous ne sommes pas une association de témoignages ou un mouvement virtuel, nous sommes un mouvement politique.
C’est pourquoi nous présenterons des candidats pour chacune des élections à venir, et nous devrons les faire gagner. Nous serons présents, partout.
Ne nous trompons pas : les européennes, les municipales, les départementales, les régionales n’ont peut-être lieu que dans quelques années, mais elles peuvent se gagner ou se perdre dès aujourd’hui. Alors, préparons-les dès aujourd’hui.
C’est pourquoi nous devons poursuivre notre ancrage, créer des comités locaux partout où il n’y en a pas, rencontrer de nouveaux adhérents, choisir nos futurs candidats, travailler sur nos projets.
Garder avec la réalité de nos villes, de nos départements et de nos régions la même relation étroite que celle que nous avons su construire avec le pays pendant la campagne présidentielle.
Car ce qui fonde notre engagement, c’est bien la volonté de changer les choses. En profondeur. Et à chaque niveau.
Continuer de changer la politique, cela implique aussi de soutenir l’action de la majorité. Elle doit être connue et comprise. Face au tourbillon médiatique et au rythme soutenu des transformations engagées, une décision peut sembler chasser l’autre, et pourtant elles forment un tout, une cohérence.
Notre action doit être nourrie par les idées de demain et d’après-demain, avec les bonnes pratiques à généraliser et les bonnes propositions à développer.

En organisant de larges consultations citoyennes, parce que nous sommes guidés par un principe de réalité et non par des débats dogmatiques.
En étant un lieu d’échanges entre des experts venus de tous horizons et des citoyens de toutes opinions. Parce que c’est aussi cela qui caractérise notre mouvement : un équilibre permanent entre l’action et la réflexion, depuis chaque comité jusqu’au sein de notre QG.
C’est pourquoi nous allons créer un atelier des idées, pour poursuivre ce que nous avons construit durant la campagne, pour continuer à penser les transformations et la société de demain, pour qu’En Marche reste toujours un incubateur d’idées.
Continuer de changer la politique, enfin, c’est ne pas attendre d’avoir gagné une élection pour agir et transformer le quotidien.
C’est soutenir les associations, c’est développer des projets citoyens, c’est s’inspirer des solutions qui marchent sur le terrain, c’est créer des ponts entre la vie électorale, la vie associative et la vie locale. Car c’est aussi là que se situe la juste place d’un mouvement politique citoyen du 21ème siècle.
Plusieurs actions ont déjà été lancées par nos comités locaux, je ne peux pas ici toutes les citer. Mais je pense notamment aux marcheurs qui ont choisi d’aider nos jeunes issus de familles modestes à trouver leur stage ou ceux qui ont décidé d’accompagner des réfugiés dans leur parcours d’intégration.
Pour mener tous ces projets, notre mouvement, nos permanents, nos ressources, sont et seront toujours à la disposition de nos adhérents. Car on n’a pas besoin d’être maire pour changer sa ville, de la même manière qu’on n’a pas besoin d’être un professionnel de la politique pour changer le Parlement.
C’est pourquoi nous allons proposer des formations, pour que celles et ceux qui ont un savoir, une expérience puissent les partager. Et pour que celles et ceux qui veulent agir puissent se former. Deux micro-learning sont déjà disponibles en ligne sur le budget et sur l’Europe. Lundi, notre premier MOOC proposera des outils pour agir sur le terrain.
Nous créerons également un institut de formation pour nos élus et leurs collaborateurs. Enfin, nous allons développer un programme « Actions talents » pour aider nos jeunes issus des quartiers et de la ruralité à briser le plafond de verre.
Que ces jeunes aient vocation à s’engager en politique, à fonder une association ou une start-up. Qu’ils soient marcheurs ou non. Parce que notre mouvement doit être un accélérateur pour toutes ces femmes et ces hommes qui n’ont besoin que d’un coup de pouce pour réaliser un projet à fort impact social.
Parce que quelque part dans nos quartiers se trouve le prochain Muhammad Yunus, l’inventeur du microcrédit. La prochaine entrepreneure, qui créera une start-up pour redistribuer les invendus de nos supermarchés et en finir avec le gaspillage alimentaire. Le prochain développeur d’une appli pour concevoir un budget participatif au niveau local. Tous ces potentiels existent dans notre société et ils ne demandent qu’à être reconnus, accompagnés, valorisés.

Des idées. Des actions. Des valeurs et des principes. Voilà quel est l’avenir de notre mouvement. Cet avenir ne dépend que d’une chose : votre engagement. Le vôtre et celui de tous nos adhérents.

C’est pourquoi la responsabilité que vous m’avez confiée aujourd’hui ne me confère aucun droit, mais seulement des devoirs.
Celui de faire vivre les valeurs et les principes que j’ai ici rappelés. Celui d’être au service de nos adhérents.
Celui d’être utile, avec vous, aux Françaises, aux Français, à notre pays. Car c’est l’ADN de notre mouvement. C’est sa raison d’être.

Si nous sommes un mouvement neuf, nous avons aussi un héritage intellectuel et politique. Oui, nous avons une conscience sociale. Oui, nous sommes européens. Oui, nous sommes progressistes. C’est aussi notre ADN, notre identité politique. Alors revendiquons-la !

Notre héritage, c’est celui de Victor Hugo, qui s’est battu pour la justice et pour l’émancipation. Pour qui l’éducation est le point de départ de toute ascension sociale. Pour qui l’aide apportée aux plus humbles est un devoir et un défi pour une société développée comme la nôtre. « Limiter la pauvreté sans limiter la richesse », écrivait-il dans Les Misérables : voilà notre projet politique !
Voilà pourquoi nous nous battons pour l’éducation, pour la formation, pour l’accès au logement décent, pour le développement durable. Pour permettre à chacune et à chacun, quel que soit son point de départ, sa condition d’origine, de construire son parcours, de s’émanciper et de vivre dans un environnement sain.
Notre héritage, mes chers amis, c’est aussi celui de Jean Monnet, qui a cru en l’Europe lorsqu’elle n’était encore qu’une utopie. Lui qui résuma ainsi toute la philosophie du projet européen : « nous ne coalisons pas les Etats, nous rassemblons les hommes ».
Après les commémorations du 11 novembre, puis celles du 13 novembre, sa voix résonne en nous avec une tonalité particulière.
Alors soyons fidèles à l’ambition de Jean Monnet. Assumons notre responsabilité historique de faire renaître le projet européen. Car l’Europe est notre héritage et notre chance. Car les grands défis de notre temps, du changement climatique à l’évasion fiscale, appellent une réponse coordonnée et européenne.

Les révélations des Paradise Papers remettent en question notre contrat social et portent atteinte au cœur de notre démocratie : cette idée que tous les citoyens se soumettent aux mêmes règles. Nous avons la conviction que l’Europe est la bonne réponse pour stopper ces dérives, mais elle devra se réformer et c’est l’ambition du Président de la République, que nous devons soutenir de toutes nos forces.
Mais notre héritage, mes chers amis, c’est aussi celui de Simone Veil, qui a tant fait pour la cause des femmes et à qui je veux rendre ici un hommage particulièrement ému. Simone Veil savait combien la dignité humaine est une valeur précieuse pour la civilisation. Elle savait combien l’égalité est un combat et ne doit jamais être tenue pour acquise.

Mes chers amis, voilà la tâche qui nous attend, je la sais exigeante. Mais elle est à la hauteur des attentes de nos concitoyens. Elle est ambitieuse, mais elle est fidèle à la promesse qu’incarne notre mouvement.

Dès demain, je vous demande de retourner sur le terrain pour mobiliser autour de notre projet. Pour continuer à porter dans tous nos territoires et partout en Europe les espoirs et l’ambition d’un mouvement qui change la politique.

Car vous êtes les ambassadeurs, vous êtes les acteurs de ce changement. Car vous êtes des entrepreneurs politiques : ne cessez jamais d’inventer, d’essayer, d’innover.

Alors gardons toujours à l’esprit que nous nous engageons pour une cause qui nous dépasse. Pour l’intérêt général. Pour la réussite de notre pays. C’est la plus belle des causes.

Tout au long de ce chemin que nous parcourons ensemble, lorsqu’il y aura des moments de doute, lorsqu’il y aura des moments d’euphorie, lorsque l’avenir paraitra incertain, n’oublions jamais d’où nous venons.

Je n’oublie pas que je suis toujours ce jeune homme de Haute-Provence, qui a choisi l’engagement comme moteur de sa vie. Et je veux que dans quelques années, nous puissions regarder avec fierté le travail accompli.

Pour que sans violence, sans excès, sans haine, nous retrouvions la fierté de notre pays, que nous soyons fiers de notre France, parce qu’elle est belle, parce qu’elle nous ressemble, parce qu’elle nous rassemble.

Alors n’oublions jamais ce que nous représentons, n’oublions jamais ce que nous sommes. Nous sommes, mes amis, la République En Marche

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