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Avec Amazon, l’Etat français se mord la queue.

La demande de chômage partiel d’Amazon a été refusée, alors que l’entreprise a fermé en France ses 6 entrepôts, à la suite d’une décision de justice qui lui impose de faire le tri dans ses commandes.

 

Il ne fait pas bon être salarié d’Amazon en ce moment, en France en tout cas. Entrepôts fermés depuis plus de 3 semaines, parce que l’entreprise ne veut pas prendre le risque de ne livrer que des produits de « première nécessité », Amazon continue d’opérer en France via les plateformes frontalières d’Italie, d’Allemagne ou d’Espagne et les salariés français sont donc au chômage technique. Contrairement aux 12 autres millions de salariés français, les 10 000 collaborateurs du géant américain ne bénéficieront pas du chômage partiel qui a été refusé à l’entreprise. L’Etat ne prendra pas en charge l’indemnisation des travailleurs du e-commerce. Et cela paraît logique, car s’il y a un secteur qui devrait fonctionner en ces temps de fonctionnement, il s’agit bien de celui-là.

 

Aux Etats-Unis, en France, en Italie… Les préoccupations en matière de sécurité sont partout. Pourtant, on peut dire que, nulle part ailleurs, Amazon n’a été confrontée à un mouvement si fort qu’en France.

Dès le 17 mars, les travailleurs des entrepôts d’Amazon ont marqué leur mécontentement. Les syndicats ont dénoncé le manque de gel hydroalcoolique et les risques de surpopulation, alors que certains employés ont mis en avant leur droit de retrait. Au milieu de ce tollé, les inspecteurs du travail ont ordonné à Amazon de s’attaquer aux risques sur la sécurité constatés dans plusieurs des entrepôts de la société.

 

Mais, à la mi-avril, en réponse à une plainte syndicale distincte, un juge du Tribunal de Nanterre a estimé qu’Amazon n’en faisait pas assez pour protéger la sécurité sur le lieu de travail. La décision a consisté à limiter l’activité de l’entreprise à certains articles de première nécessité – nourriture, et produits d’hygiène et médicaux. Et avec ça, le non-respect de ces mesures sévèrement sanctionné par une amende de 1 million d’euros par jour et par infraction.

Amazon a fait appel, et en attendant, a suspendu l’activité de tous ses entrepôts français jusqu’à nouvel ordre. 

Pourtant, en coulisses, l’entreprise a adopté une autre approche en engageant des discussions détaillées avec les représentants des employés sur la manière d’améliorer la sécurité. 

 

L’appel a cependant été rejeté par la justice, le juge ayant seulement réduit l’amende pour non-conformité à 100 000 euros par infraction et élargi la gamme d’articles que la société peut distribuer (produits bureautiques ou produits pour animaux de compagnie). Malgré cela, “un taux infime de traitement accidentel de produits non autorisés, de l’ordre de 0,1 %, pourrait entraîner une pénalité de plus d’un milliard d’euros par semaine”

sahara Cohen

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