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Alcool, vous en savez quoi

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Les « Ligues de Tempérance » qui, au 19e siècle, se comptaient par milliers aux Etats-Unis, pas plus que le XVIIIe amendement de la Constitution instaurant la Prohibition des boissons qui contiennent plus de 0,5 degrés d’alcool n’ont eu raison des pratiques trangressives des « bootleggers », littéralement l’homme qui cache une bouteille dans la botte.
En France, l’affichage de la réglementation sur « La Protection des Mineurs et la Répression de l’Ivresse publique » (article L3342-4 du Code de la Santé publique) et les contrôles routiers n’ont réduit, en une quarantaine d’années, que de 10 % l’addiction au vin et son corollaire, le risque sanitaire et socioprofessionnel majeur.
Dès l’adolescence, la consommation de boissons alcoolisées constitue, en dehors des familles de confession coranique, la composante d’un mode de vie et une certaine forme de sociabilité que l’on trouve déjà répandue chez les Anciens, grecs et romains, au cours de banquets tels que les décrivent Plutarque et Platon.
La vigne introduite dans le Bordelais par les Gouverneurs de César a fait connaître aux habitants de la Gaulle le boire ensemble qui libère l’esprit et délie les langues, provoque aussi les débordements, plaisanteries de mauvais goût et la saoulerie.
Plutarque ne veut se rappeler que les moments heureux partagés et les échanges intellectuels de qualité rendus possibles par le Président de banquet élu aux dés et ayant pour rôle de contenir les excès dus à la boisson. Les vins de Rhodes, de Lesbos et de Falerne dont la teneur en alcool allait de 14 à 18 degrés devaient être coupés d’eau à son initiative dans la proportion, le plus souvent, de 2/5 d’eau pour 3/5 de vin. Les esclaves effectuaient le mélange dans un cratère et le versaient dans les coupes individuelles, les rhuta. On rapporte qu’Alexandre le Grand le buvait pur, avec un penchant exagéré pour la boisson mais l’ivresse avait un caractère religieux : en buvant, on rendait hommage à Dyonisos qui plaçait le banquet sous sa protection.
Epicure, quant à lui, disait volontiers que la vie était kalà k’agathè em zöè -une vie belle et bonne- et que du pain et de l’eau, comme il l’écrivait à Ménécée, suffisaient à combler son corps de plaisir.
D. FALIÈRE

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