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À propos du second tour de l’élection présidentielle : thomas Guénolé s’exprime

Que vous soyez abonnés de cette page Facebook ou visiteurs plus occasionnels, nous avons construit ici au fil des ans une relation fondée sur la confiance et l’honnêteté intellectuelle. Vous n’êtes pas toujours d’accord avec mes analyses et mes positions, ce qui est normal car vous n’êtes pas une secte et je ne suis pas un gourou. Réciproquement, je ne suis pas toujours d’accord avec vos commentaires.^^ Mais sur cette page le débat d’idées, le dialogue intellectuel, sont ouverts, et c’est bien là l’essentiel.

Comme politologue et comme intellectuel engagé, j’ai vite jugé plus honnête d’être transparent sur mes idéaux, et donc d’assumer que je suis de gauche. Sans sentiment de supériorité, sans en avoir honte non plus : simplement, telles sont mes valeurs. En revanche, depuis que je suis un personnage public, je me suis toujours refusé à dire quel était mon vote précis parmi les offres de gauche disponibles. J’estime en effet qu’il est plus constructif et plus intéressant de débattre sur le fond des idées, avec des arguments, au lieu de se contenter de revendiquer telle ou telle étiquette.
Je n’ai pas dérogé à cette règle au premier tour. Je n’y dérogerai pas au second.
Cela étant, il m’apparaît nécessaire de souligner deux choses.
Premièrement, j’estime malsain et contreproductif de s’adresser par la culpabilisation et par l’anathème à ceux qui hésitent encore quant à ce qu’ils feront au second tour. C’est malsain, parce que faire pression sur eux comme on leur collerait un pistolet sur la tempe, c’est ne pas respecter leur droit absolu à l’autodétermination en tant que citoyens. L’on est donc évidemment libre de débattre avec eux, mais assurément pas de leur jeter des anathèmes à la figure. Et c’est contreproductif, parce que comme me le rappelait ce matin mon ami et confrère Clément Viktorovitch, faire pression sur une personne pour qu’elle fasse ce que vous souhaitez est psychologiquement la pire approche disponible pour obtenir le résultat voulu. Bref, bis repetita : c’est le débat d’idées argumenté qui doit prévaloir, et non pas l’anathème.
Deuxièmement, ma position constante en tant qu’intellectuel a été de rappeler l’incompatibilité fondamentale entre d’une part les valeurs de hiérarchisation des humains, d’exclusion et de xénophobie que porte l’extrême droite, et d’autre part les valeurs universalistes, humanistes, du républicanisme français. C’est pourquoi, sans me prononcer sur les autres attitudes électorales possibles, j’estime que si l’on est de gauche l’impossibilité totale de voter Le Pen relève de l’évidence idéologique et morale.
Je me comporterai le 7 mai en cohérence avec ce que je viens d’exposer. Et j’invite ceux qui partagent mes valeurs à faire de même.
ThG

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