L’information, d’abord chuchotée dans les cercles parisiens, a été confirmée par Marianne : Matthieu Pigasse, banquier d’affaires milliardaire et propriétaire d’un empire médiatique considérable, envisage sérieusement de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2027. Hypothèse encore informelle, certes, mais désormais assumée, elle éclaire d’un jour nouveau l’activisme politique et médiatique de celui qui ne dissimule plus ses ambitions.
Le financier devenu militant
Opposant résolu au Rassemblement national, Pigasse ne cache plus son dessein. « Je veux mettre les médias que je contrôle dans le combat », déclarait-il récemment à Libération. Radio Nova, Les Inrockuptibles, le Huffington Post, sans oublier ses participations au Monde : autant de titres mobilisés dans une bataille idéologique qu’il revendique sans détour.
Jamais élu, mais toujours proche du pouvoir, Pigasse a longtemps gravité dans l’orbite des figures de la gauche française : conseiller de Ségolène Royal en 2007, intime de Dominique Strauss-Kahn, soutien affiché de Jean-Luc Mélenchon en 2017 puis du Nouveau Front populaire en 2024. Il incarne cette gauche sociétale fortunée, persuadée que la victoire politique se conquiert d’abord par la maîtrise du récit médiatique.
Une gauche paradoxale
Cette posture illustre un paradoxe : pourfendre le capitalisme tout en prospérant grâce à lui. Pigasse, banquier milliardaire, se veut le porte-voix des classes populaires. Mélenchon, qui dénonce les « ultra-riches », est lui-même millionnaire selon sa déclaration de patrimoine. La critique du système se conjugue ainsi avec son exploitation, révélant une contradiction que ses adversaires ne manquent pas de souligner.
Vers une candidature qui interroge
La perspective d’une candidature Pigasse en 2027 soulève une interrogation majeure : peut-on être à la fois banquier milliardaire, patron de presse et prétendant à l’Élysée ? L’homme qui a bâti sa fortune dans la finance et consolidé son influence par les médias entend désormais transformer cette puissance en pouvoir politique.
Ce projet, encore embryonnaire, révèle une conviction profonde : dans la France de demain, la bataille des idées se gagnera autant dans les urnes que dans les colonnes des journaux. Pigasse, lui, semble prêt à livrer les deux combats.
