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Une sinophobie en expansion : inquiétudes au cœur de la société sud-coréenne

En Corée du Sud, la montée de la sinophobie n’est plus un phénomène marginal. Ce sentiment anti-chinois, longtemps cantonné aux franges nationalistes, s’exprime aujourd’hui ouvertement dans les rues de Séoul et dans le débat public. Dans un contexte marqué par de fortes tensions sino-coréennes, la crispation identitaire gagne du terrain.

Un climat politique qui attise les tensions sino-coréennes

La crise intérieure ayant suivi la destitution du président Yoon Suk-yeol a agi comme catalyseur. Dans certains milieux conservateurs et au sein de l’extrême droite sud-coréenne, Pékin est accusé — sans preuves — d’avoir joué un rôle occulte dans la chute du chef de l’État. Cette rumeur d’ingérence chinoise en Corée du Sud nourrit un discours nationaliste de plus en plus agressif, diffusé massivement en ligne.

Des manifestations sous haute tension contre la communauté chinoise

À Séoul, plusieurs quartiers commerçants où vivent de nombreux Sino-Coréens ont été le théâtre de manifestations hostiles. Des slogans visant la communauté chinoise de Corée du Sud et des épisodes d’intimidation verbale ont été signalés. Ces violences, certes limitées physiquement, témoignent d’une xénophobie croissante qui fragilise la cohésion sociale.
Pour de nombreux résidents d’origine chinoise, l’inquiétude est désormais palpable.

Réseaux sociaux : accélérateurs de rumeurs et de discours xénophobes

Les réseaux sociaux jouent un rôle déterminant dans la diffusion de fausses informations. Les plateformes deviennent des relais de désinformation sur la Chine, alimentant une vision anxiogène du voisin chinois.
Des groupes ultra-nationalistes y déploient narratifs alarmistes, théories d’ingérence politique, critiques virulentes des relations Chine–Corée du Sud, et appels à une « résistance culturelle ».
Ce climat participe à radicaliser une partie de l’opinion publique sud-coréenne.

Diplomatie pragmatique, opinion publique radicalisée

Tandis que le gouvernement sud-coréen cherche à maintenir des relations équilibrées avec Pékin — indispensable partenaire économique et diplomatique —, la rue s’enflamme. Cette divergence entre politique étrangère et ressentiment populaire illustre une fracture profonde au sein de la société sud-coréenne.
À l’heure où la région Asie–Pacifique connaît une intensification des rivalités, cette crispation nationale complique la position de Séoul.

Préserver la cohésion sociale face à la montée de la sinophobie

L’augmentation des violences xénophobes et des discours hostiles à la Chine représente un défi majeur. Les autorités devront agir sur deux fronts :

  • combattre la propagation de la désinformation et des théories complotistes,
  • et préserver la cohésion sociale, mise à mal par ces tensions identitaires.

L’avenir des relations sino-coréennes et la sécurité de la communauté chinoise en Corée du Sud dépendront de la capacité du pays à contenir cette dynamique de radicalisation.

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