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Gbagbo dénonce un coup d’État électoral en Côte d’Ivoire

Laurent Gbagbo est sorti de son silence dans une interview accordée à AFO Media. Écarté de la course électorale en raison de sa radiation de la liste électorale ivoirienne pour une condamnation pénale, le fondateur du PPA-CI a vivement critiqué le processus en cours, qu’il qualifie de « coup d’État civil » et de « braquage électoral ».

Dans cet entretien de 52 minutes mené par le journaliste Alain Foka, Gbagbo dénonce l’exclusion des principaux candidats de l’opposition ivoirienne, dont lui-même et Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA. « Ceux qui peuvent gagner ces élections ont été écartés », affirme-t-il, estimant que le scrutin présidentiel ivoirien est vidé de toute légitimité démocratique.

À 80 ans, l’ancien chef de l’État annonce également son retrait de la vie politique active. « Il n’y a pas de retraite en politique », nuance-t-il, tout en précisant qu’il ne briguera plus de mandat ni ne dirigera son parti. Toutefois, il reste une figure politique centrale en Côte d’Ivoire, et son intervention marque un tournant dans une campagne électorale tendue.

Le climat politique ivoirien s’est en effet durci ces dernières semaines. Des manifestations politiques ont éclaté dans plusieurs villes, entraînant la mort de quatre personnes, dont un gendarme, et l’arrestation de plus de 700 personnes. Une soixantaine d’entre elles ont été condamnées à des peines de prison ferme pour « troubles à l’ordre public ».

Gbagbo, tout en affirmant ne soutenir aucun candidat, a exprimé sa solidarité avec les manifestants. Il appelle à une prise de conscience citoyenne face à ce qu’il considère comme une dérive autoritaire du pouvoir en place. Le président sortant, Alassane Ouattara, 83 ans, brigue un quatrième mandat présidentiel, une candidature qui suscite elle aussi de vives critiques dans l’opposition.

Cette déclaration politique de Laurent Gbagbo, à la fois offensive et solennelle, ravive les tensions autour d’un scrutin dont l’issue semble déjà contestée. Elle pose une nouvelle fois la question de la transparence électorale en Côte d’Ivoire et de l’inclusivité démocratique, dans un pays encore marqué par les crises post-électorales du passé.

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