François Bayrou, né en 1951 dans les Pyrénées-Atlantiques, a longtemps été une figure incontournable du centre français. Professeur de lettres classiques devenu politicien, il a gravi les échelons pas à pas : conseiller général en 1982, député en 1986, président du conseil général en 1992, député européen en 1999, puis maire de Pau en 2014.
Son passage au ministère de l’Éducation nationale dans les années 1990 l’a placé au cœur des gouvernements Balladur et Juppé. Mais c’est surtout son rôle de chef de file centriste qui a marqué la scène politique : CDS, Force démocrate, UDF, puis le MoDem qu’il fonde en 2007. Bayrou s’est imposé comme l’homme du compromis, naviguant entre centre droit et centre.
Trois présidentielles, une surprise
Bayrou n’a jamais cessé de viser plus haut. En 2002, il obtient 6,8 % des voix. En 2007, il crée la surprise avec 18,6 %, décrochant la troisième place. En 2012, il retombe à 9,1 %. En 2017, il choisit de se retirer pour soutenir Emmanuel Macron, un pari qui lui permet de revenir au gouvernement.
De la Justice à Matignon
Nommé ministre de la Justice en 2017, il quitte rapidement le gouvernement sur fond d’affaires des assistants parlementaires du MoDem. Mais en 2020, Macron le rappelle comme haut-commissaire au plan.
Puis vient décembre 2024. Dans un climat de crise politique, après la chute de Michel Barnier, Bayrou est propulsé Premier ministre. Il tente de bâtir un gouvernement minoritaire, centré sur un « socle commun » entre centre et droite. Neuf mois plus tard, il est renversé par un vote de confiance défavorable. Une première historique : jamais un chef de gouvernement de la Ve République n’avait été contraint de démissionner ainsi.
Racines béarnaises
Issu d’une famille d’agriculteurs, Bayrou revendique ses racines. Son père fut maire de Bordères, sa mère passionnée de politique locale. Son grand-oncle, intellectuel et professeur, s’était même présenté aux législatives de 1936. Bayrou, lui, parle couramment le béarnais et milite pour la défense des langues régionales.





