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Guinée équatoriale : des mercenaires russes dans l’ombre du pouvoir

Dans cet État pétrolier d’Afrique centrale, la présence discrète de contractuels russes affiliés à des sociétés militaires privées alimente inquiétudes et spéculations.

Une présence non officielle, mais bien réelle

À Malabo, la capitale équato-guinéenne, les regards se font plus furtifs, les questions plus prudentes. Depuis plusieurs mois, la rumeur enfle : des conseillers russes seraient actifs sur le territoire, opérant près des zones stratégiques et dans les coulisses du pouvoir. Officiellement, aucune annonce n’a été faite, mais leur présence semble difficile à nier.

Une stratégie de protection politique

Depuis 1979, le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo dirige le pays avec une autorité incontestée. À 81 ans, il cherche à garantir la pérennité de son régime face aux tensions géopolitiques et aux critiques occidentales.

Le partenariat avec Moscou, bien que non formalisé, répond à une logique de diversification stratégique. Isolé des grandes capitales occidentales, régulièrement pointé du doigt pour son règne prolongé et les atteintes aux droits de l’homme, le pouvoir équato-guinéen voit en la Russie un allié pragmatique, discret, mais efficace.

Une inquiétude grandissante

L’arrivée de ces mercenaires russes, bien que discrète, suscite des préoccupations au sein de la société civile et des chancelleries. Le récent verdict de la Cour internationale de justice, attribuant à la Guinée équatoriale trois îlots contestés par le Gabon, a ravivé les tensions régionales.

Dans une région riche en ressources pétrolières et stratégique sur le plan maritime, la présence de forces étrangères est perçue comme un signal de crispation. « Ce recours à des forces extérieures pourrait indiquer une perte de confiance du régime envers ses propres institutions », confie un diplomate occidental basé à Yaoundé.

Un pari risqué

Ce rapprochement avec la Russie, dans un contexte d’isolement international, pourrait entraîner des répercussions imprévues. Washington surveille la situation de près. Paris, traditionnellement influente dans la région, adopte un silence stratégique, mais reste attentive.

La dynamique géopolitique dans le Golfe de Guinée, longtemps sous influence occidentale, évolue sous l’effet de nouveaux équilibres mondiaux. Reste à savoir ce que la Guinée équatoriale gagne réellement dans ce partenariat : une sécurité renforcée ou une souveraineté fragilisée ?

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