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Catholiques et francs‑maçons : rupture totale

Un rappel sans ambiguïté du Vatican

Le 15 novembre 2023, le Vatican a publié une note, approuvée par le pape François, réaffirmant l’interdiction faite aux catholiques d’adhérer à la franc‑maçonnerie. Le document, concis mais sans équivoque, rappelle « l’incompatibilité entre la doctrine catholique et la franc‑maçonnerie ». Il ne s’agit pas d’un tournant doctrinal, mais d’une confirmation supplémentaire d’une position tenue par l’Église depuis près de trois siècles.

Trois siècles de condamnations continues

La première condamnation officielle remonte à 1738, lorsque Clément XII publie la bulle In eminenti apostolatus specula. Depuis, les mises en garde se succèdent. En 1983 encore, le cardinal Joseph Ratzinger — futur Benoît XVI — rappelait que les catholiques membres de loges maçonniques se placent en situation de « péché grave » et ne peuvent recevoir la communion. Une constance doctrinale qui ne s’est jamais démentie.

Pourquoi cette incompatibilité ?

Plusieurs motifs expliquent cette opposition persistante :

Entre incompréhensions et perceptions contemporaines

Pour Serge Abad‑Gallardo, ancien franc‑maçon converti au catholicisme, ce rappel était nécessaire : nombre de fidèles ignoreraient encore l’incompatibilité des deux appartenances. L’historien Christian Sorrel nuance toutefois la portée du texte, qu’il décrit comme un simple rappel disciplinaire, loin du poids d’une encyclique ou d’une lettre apostolique. Deux lectures qui illustrent l’écart entre la fermeté doctrinale et la perception actuelle du sujet.

Une fracture ancienne, toujours vive

Issue d’un contexte chrétien, la franc‑maçonnerie s’est progressivement éloignée de l’Église, notamment à l’époque des Lumières. Devenue un ensemble pluriel, aux sensibilités variées selon les pays et les obédiences, elle n’en demeure pas moins, aux yeux de Rome, incompatible avec la foi catholique. La diversité maçonnique ne modifie en rien ce jugement.

La note vaticane de novembre 2023 ne fait que réaffirmer une position constante depuis 1738 : pour l’Église catholique, on ne peut être simultanément catholique et franc‑maçon. Au‑delà d’un simple rappel administratif, ce texte souligne la persistance d’une fracture historique entre deux visions du monde : l’une fondée sur la Révélation et les dogmes, l’autre sur le secret initiatique et une conception différente du divin.

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