Longtemps, la gouvernance économique a été cantonnée à un rôle de cadre juridique et de contrôle. Ce temps est révolu. La gouvernance est aujourd’hui au cœur de la compétitivité des entreprises et de l’attractivité de notre économie. Elle s’impose désormais comme un véritable levier stratégique de création de valeur, de résilience et de confiance.
La gouvernance : un marqueur des organisations efficientes L’instabilité géopolitique, l’accélération technologique, la pression réglementaire et la montée des exigences extra-financières dominent désormais. Dans ce contexte, la qualité de la gouvernance fait la différence entre les organisations qui subissent et celles qui anticipent. La performance des entreprises ne se mesure plus uniquement en chiffre d’affaires ou en marges, mais aussi en capacité à décider rapidement, à arbitrer avec justesse et à rendre des comptes de manière transparente.
Pourtant, la gouvernance reste parfois perçue comme un centre de coûts, un empilement de comités et d’obligations formelles. C’est une erreur d’appréciation qui peut conduire à des fautes stratégiques. En réalité, une gouvernance efficiente protège l’entreprise, sécurise ses dirigeants, rassure les investisseurs et favorise un accès pérenne au financement. Elle est désormais un critère central d’évaluation pour les fonds d’investissement, les banques, les partenaires industriels et les actionnaires. Les agences de notation s’y réfèrent également pour appuyer leurs analyses.
La gouvernance : un outil vivant à la croisée des écosystèmes Le défi est clair : la gouvernance ne doit pas devenir une mécanique rigide. Bien au contraire, elle doit rester un outil vivant au service de la décision, avec des conseils d’administration réellement engagés, compétents et indépendants, capables de jouer pleinement leur rôle de contrôle mais aussi de guide stratégique. Cela suppose une articulation équilibrée entre dirigeants, actionnaires et parties prenantes, dans une logique de responsabilité partagée qui demeure la clé du succès.
La gouvernance dépasse le seul périmètre de l’entreprise et s’inscrit dans un écosystème où se croisent politiques publiques, régulateurs, marchés financiers et société civile. La cohérence entre la gouvernance des entreprises et la gouvernance économique nationale devient alors un enjeu majeur de souveraineté, d’attractivité et de stabilité.
Promouvoir une gouvernance exigeante, ce n’est pas freiner l’audace entrepreneuriale. Bien au contraire, c’est lui offrir un cadre sécurisé pour s’exprimer durablement. C’est permettre la prise de risque éclairée, l’investissement de long terme et l’innovation responsable.
Sur une note plus personnelle, dans mon exercice professionnel et mon engagement dans le débat public, j’observe chaque jour combien la qualité de la gouvernance conditionne non seulement la performance économique, mais aussi la crédibilité des acteurs et la confiance collective. Alors que nous sommes confrontés aux grandes transitions — énergétique, numérique, sociale — la gouvernance économique doit impérativement changer de dimension : elle n’est plus un simple outil de conformité, elle devient une véritable architecture de confiance, au service d’une économie performante, responsable et durable.
Alexia Germont Avocate au barreau de Paris, exerçant en droit des affaires et en gouvernance Présidente fondatrice de France Audacieuse





