Le secteur des banques de sperme connaît une croissance continue à l’échelle mondiale. Évalué à plus de 5 milliards de dollars en 2023, il pourrait atteindre près de 8 milliards d’ici 2030, selon les estimations des cabinets spécialisés. Cette progression s’explique par la hausse des cas d’infertilité masculine et féminine, l’évolution des modèles familiaux et les avancées technologiques dans la cryoconservation du sperme.
Longtemps cantonné aux pays anglo-saxons, le marché mondial des banques de sperme s’est progressivement étendu à l’Europe et à l’Asie. Aux États-Unis, où la réglementation est relativement souple, les grandes cryobanques dominent le secteur. En Europe, les législations varient fortement : la France encadre strictement le don de gamètes, tandis que le Danemark s’est imposé comme un acteur majeur de l’exportation de sperme.
Au-delà des chiffres, le marché soulève des questions éthiques et sociales. L’anonymat des donneurs, le droit des enfants à connaître leurs origines ou encore les inégalités d’accès aux traitements de fertilité alimentent un débat récurrent. Les coûts élevés, notamment dans les pays où la prise en charge publique est limitée, accentuent ces disparités.
Dans les pays émergents, la demande croît rapidement. En Chine et en Inde, l’essor des cliniques de fertilité témoigne d’un besoin croissant de solutions médicales face à l’infertilité. Mais là encore, les réglementations restent hétérogènes et parfois floues, freinant l’harmonisation du marché.
Ainsi, derrière l’expansion économique des banques de sperme se dessine un paysage contrasté : celui d’un secteur en plein essor, mais traversé par des interrogations éthiques et juridiques qui continueront de façonner son avenir.






